Anorexie la fiche
I) INTRODUCTION/DEFINITIONS
Les troubles du comportement alimentaires (TCA) englobent l'anorexie (anorexie restrictive et anorexie-boulimie dite avec vomissements) la boulimie (avec et sans vomissements) et la compulsion alimentaire. Ici nous abordons l’anorexie.
- L'anorexie mentale est une trouble psychique qui répond à une volonté active de restreindre son alimentation et de perdre du poids.
- La perte d’appétit est la conséquence d’une restriction volontaire de l’alimentation qui s’accompagne d’un amaigrissement massif.
- L’anorexie touche 1 à 2% des femmes, elle concerne essentiellement les 12 à 30 ans. Elle est 8 à 10 fois plus fréquente chez la femme.
- Repères par rapport à l’IMC :
IMC < 16,5 : Dénutrition
IMC entre 16,5 et 18,5 : maigreur
IMC entre 18,5 et 25 : corpulence normale
II) CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
- Refus de maintenir un poids minimum « normal » pour l’âge et la taille.
- Peur intense de prendre du poids bien qu’il soit déjà inférieur à la « normale »
- Altération de la perception de l’image du corps
- Déni de la maladie malgré la gravité du trouble
III) TABLEAU CLINIQUE : PRINCIPAUX SYMPTÔMES :
a. Amaigrissement :
- Peut aller jusqu’à 50% du poids initial
- Corps très efflanqué, osseux, réserves graisseuses absentes, constipation fréquente, joues creuses, yeux enfoncés dans les orbites, les cheveux secs et ternes, les extrémités pales et froides…
b. Anorexie :
- C’est conduite active de restriction alimentaire témoignant d’un comportement perturbé et un désintérêt total à la nourriture.
- Comportement souvent rationalisé par la patiente et peut être accompagné de crises boulimiques, des vomissements provoqués, prise de laxatifs, de potomanie…
Définition de crises de boulimie : consommation en un temps court d’une quantité importante d’aliments non choisis, sans plaisir, sans faim ni rassasiement, avec un fort sentiment de perte le contrôle et de culpabilité. Elle est parfois suivie de vomissements, ainsi que de stratégies visant à brûler les calories ingurgitées. La crise est associée à d’un dégoût de soi qui peut conduire au suicide.
c. Aménorrhée :
- C’est un arrêt des règles, qui peut être contemporaine, suivre ou précéder l’amaigrissement
- Elle se manifeste par l’absence de cycle pendant trois mois voire six mois si les cycles étaient irréguliers.
- Elle est due à l’amaigrissement et un dysfonctionnement hypothalamo – hypophysaire.
d. Troubles associés :
- Troubles somatiques
- La baisse de la tension artérielle.
- Bradycardie
- Une hypertricose: poussé importante des poils.
- Constipation fréquente.
- Altération de la peau et des phanères
- Hépatomégalie discrète : augmentation du volume du foie
- Glossite (inflammation de la langue)
- Hypothermie
- Hypokaliémie (taux anormalement bas de potassium)
- Troubles psychologiques
- Un trouble de l’image du corps.
- Dépression et repli sur soi, parfois dépendance aux drogues ou à l’alcool.
- Un déni total du trouble.
- Trouble sexuel : La sexualité est massivement refoulée et désinvestie.
- Fonctionnement intellectuel généralement excellent.
IV) FORMES CLINIQUES :
On distinguer deux formes d’anorexie mentale:
• Type restrictif : pendant l’épisode d’anorexie mentale, le sujet restreint son alimentation et ne présente pas, régulièrement, de crises de boulimie ni des vomissements.
• Type avec crises de boulimie, des vomissements ou prise de purgatifs : pendant l’épisode d’anorexie mentale, le sujet restreint son alimentation et présente des crises de boulimie ou des vomissements provoqués.
Souvent, ces restrictions s’accompagnent d’activités physiques ou intellectuelles intenses, par peur de grossir.
V) PSYCHOPATHOLOGIE DU TROUBLE :
Angoisse face à la nourriture :
- Seul 30% des sujets anorexiques ont commencé par un régime.
- Toutefois les troubles peuvent commencer par un régime qui se poursuit et devient de plus en plus contraignant, jusqu’à la fin où le sujet refuse pratiquement toute alimentation.
- La nourriture devient alors, une source d’angoisse et de conflits.
En psychopathologie, l’anorexie mentale est une conduite addictive.
Le refus de nourriture est un symptôme qui traduit une mauvaise intégration inconsciente de l’image du corps en lien avec les caractères sexuels secondaires (rondeurs féminines etc…).
Pour les adolescentes, le trouble survient, souvent, dans des contextes familiaux particuliers tel que la faiblesse des repères relatifs à la différence des générations.
La relation avec la mère difficile car impossibilité pour le sujet de s’identifier à une femme adulte « sexuée ».
Mécanismes de défense : Rationalisation et intellectualisation sont au premier plan.
« Etre mince » pour maîtriser un univers extrêmement nocif.
Sentiment de culpabilité obsessionnelle et de sentiment d’échec
En étant coupable, on doit être puni et donc ne pas éprouver de plaisir, d’où le refus de s’alimenter.
Cette culpabilité peut être la conséquence d’un divorce, d’une expérience sexuelle mal vécue ou d’un rejet amoureux…
VI) PRISE EN CHARGE :
Il s’agit d’un travail de longue haleine.
La mise en place d’une relation thérapeutique se fait grâce à l’établissement d’un contrat de soins avec la patiente.
Un travail multidisciplinaire pour contrer l'anorexie
- Le traitement consiste généralement en une psychothérapie qui va permettre d'engager le dialogue avec l’adolescente. Cette prise en charge assure un soutien pour lutter contre la dépression et les angoisses vécues lors de la reprise de poids
- La thérapie familiale s’avère de plus en plus utile pour améliorer la communication au sein de la famille.
- Un médecin généraliste assure alors, en parallèle, le suivi du poids et de l'état de santé.
- Parfois, le thérapeute travaille en collaboration avec une diététicienne, chargée de réapprendre à l’adolescente à retrouver un rapport sain avec la nourriture. Réintroduction des aliments supprimés progressivement en travaillant sur le goût et de dégoût.
- Dans les cas les plus graves (pronostic vital engagé), une hospitalisation devient nécessaire. Toutefois elle est de plus en plus controversée car elle isole encore plus le sujet qui est déjà très désociabilisé.
Le Dr Alain Meunier est psychiatre et psychanalyste président de « La Note Bleue », association d'aide aux adolescents souffrant de troubles du comportement alimentaire, son avis :
Il précise que l’hospitalisation arrive souvent trop tard alors que le trouble est extrême :
Donc les méthodes sont extrêmes pour « renutrir » les patientes :
- Enfermement jusqu’à ce que les patientes acceptent de s’alimenter.
- pose de sonde alimentaire ou de perfusion
Méthodes désastreuses au niveau psychologiques, mauvais rapports médecins/patients
Inefficaces car dans 1 cas sur 2 voire 3 sur 4, les adolescentes reprennent du poids dès la sortie de l’hôpital et ont parfois recours à des tentatives de suicide.
Essayer de soigner la patiente chez elle permet une sortie complète à long terme de la maladie :
Ceci en faisant intervenir les proches et en organisant un « hôpital de ville » autour de l’adolescent avec un réseau de professionnels de santé qui vont donner conseils et soins. L’hospitalisation si elle a lieu devrait être librement consentie par le patient.
Nouveauté à la Note bleue : 2 lignes téléphoniques en synergie : une tenue par des psychologues et l’autre « SOS Anor » où les réponses sont faites par des anorexiques comme dans un groupe de parole.
La Maison des Adolescents ou Maison de Solenn service de l’hôpital Cochin à Paris pour les adolescents entre 11 et 18 ans, création par le pédopsychiatre, le Pr. Marcel Rufo offre de nombreuses prises en charge : Hospitalisation, centre d’accueil thérapeutique, hôpital de jour etc..
Les troubles du comportement alimentaires (TCA) englobent l'anorexie (anorexie restrictive et anorexie-boulimie dite avec vomissements) la boulimie (avec et sans vomissements) et la compulsion alimentaire. Ici nous abordons l’anorexie.
- L'anorexie mentale est une trouble psychique qui répond à une volonté active de restreindre son alimentation et de perdre du poids.
- La perte d’appétit est la conséquence d’une restriction volontaire de l’alimentation qui s’accompagne d’un amaigrissement massif.
- L’anorexie touche 1 à 2% des femmes, elle concerne essentiellement les 12 à 30 ans. Elle est 8 à 10 fois plus fréquente chez la femme.
- Repères par rapport à l’IMC :
IMC < 16,5 : Dénutrition
IMC entre 16,5 et 18,5 : maigreur
IMC entre 18,5 et 25 : corpulence normale
II) CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
- Refus de maintenir un poids minimum « normal » pour l’âge et la taille.
- Peur intense de prendre du poids bien qu’il soit déjà inférieur à la « normale »
- Altération de la perception de l’image du corps
- Déni de la maladie malgré la gravité du trouble
III) TABLEAU CLINIQUE : PRINCIPAUX SYMPTÔMES :
a. Amaigrissement :
- Peut aller jusqu’à 50% du poids initial
- Corps très efflanqué, osseux, réserves graisseuses absentes, constipation fréquente, joues creuses, yeux enfoncés dans les orbites, les cheveux secs et ternes, les extrémités pales et froides…
b. Anorexie :
- C’est conduite active de restriction alimentaire témoignant d’un comportement perturbé et un désintérêt total à la nourriture.
- Comportement souvent rationalisé par la patiente et peut être accompagné de crises boulimiques, des vomissements provoqués, prise de laxatifs, de potomanie…
Définition de crises de boulimie : consommation en un temps court d’une quantité importante d’aliments non choisis, sans plaisir, sans faim ni rassasiement, avec un fort sentiment de perte le contrôle et de culpabilité. Elle est parfois suivie de vomissements, ainsi que de stratégies visant à brûler les calories ingurgitées. La crise est associée à d’un dégoût de soi qui peut conduire au suicide.
c. Aménorrhée :
- C’est un arrêt des règles, qui peut être contemporaine, suivre ou précéder l’amaigrissement
- Elle se manifeste par l’absence de cycle pendant trois mois voire six mois si les cycles étaient irréguliers.
- Elle est due à l’amaigrissement et un dysfonctionnement hypothalamo – hypophysaire.
d. Troubles associés :
- Troubles somatiques
- La baisse de la tension artérielle.
- Bradycardie
- Une hypertricose: poussé importante des poils.
- Constipation fréquente.
- Altération de la peau et des phanères
- Hépatomégalie discrète : augmentation du volume du foie
- Glossite (inflammation de la langue)
- Hypothermie
- Hypokaliémie (taux anormalement bas de potassium)
- Troubles psychologiques
- Un trouble de l’image du corps.
- Dépression et repli sur soi, parfois dépendance aux drogues ou à l’alcool.
- Un déni total du trouble.
- Trouble sexuel : La sexualité est massivement refoulée et désinvestie.
- Fonctionnement intellectuel généralement excellent.
IV) FORMES CLINIQUES :
On distinguer deux formes d’anorexie mentale:
• Type restrictif : pendant l’épisode d’anorexie mentale, le sujet restreint son alimentation et ne présente pas, régulièrement, de crises de boulimie ni des vomissements.
• Type avec crises de boulimie, des vomissements ou prise de purgatifs : pendant l’épisode d’anorexie mentale, le sujet restreint son alimentation et présente des crises de boulimie ou des vomissements provoqués.
Souvent, ces restrictions s’accompagnent d’activités physiques ou intellectuelles intenses, par peur de grossir.
V) PSYCHOPATHOLOGIE DU TROUBLE :
Angoisse face à la nourriture :
- Seul 30% des sujets anorexiques ont commencé par un régime.
- Toutefois les troubles peuvent commencer par un régime qui se poursuit et devient de plus en plus contraignant, jusqu’à la fin où le sujet refuse pratiquement toute alimentation.
- La nourriture devient alors, une source d’angoisse et de conflits.
En psychopathologie, l’anorexie mentale est une conduite addictive.
Le refus de nourriture est un symptôme qui traduit une mauvaise intégration inconsciente de l’image du corps en lien avec les caractères sexuels secondaires (rondeurs féminines etc…).
Pour les adolescentes, le trouble survient, souvent, dans des contextes familiaux particuliers tel que la faiblesse des repères relatifs à la différence des générations.
La relation avec la mère difficile car impossibilité pour le sujet de s’identifier à une femme adulte « sexuée ».
Mécanismes de défense : Rationalisation et intellectualisation sont au premier plan.
« Etre mince » pour maîtriser un univers extrêmement nocif.
Sentiment de culpabilité obsessionnelle et de sentiment d’échec
En étant coupable, on doit être puni et donc ne pas éprouver de plaisir, d’où le refus de s’alimenter.
Cette culpabilité peut être la conséquence d’un divorce, d’une expérience sexuelle mal vécue ou d’un rejet amoureux…
VI) PRISE EN CHARGE :
Il s’agit d’un travail de longue haleine.
La mise en place d’une relation thérapeutique se fait grâce à l’établissement d’un contrat de soins avec la patiente.
Un travail multidisciplinaire pour contrer l'anorexie
- Le traitement consiste généralement en une psychothérapie qui va permettre d'engager le dialogue avec l’adolescente. Cette prise en charge assure un soutien pour lutter contre la dépression et les angoisses vécues lors de la reprise de poids
- La thérapie familiale s’avère de plus en plus utile pour améliorer la communication au sein de la famille.
- Un médecin généraliste assure alors, en parallèle, le suivi du poids et de l'état de santé.
- Parfois, le thérapeute travaille en collaboration avec une diététicienne, chargée de réapprendre à l’adolescente à retrouver un rapport sain avec la nourriture. Réintroduction des aliments supprimés progressivement en travaillant sur le goût et de dégoût.
- Dans les cas les plus graves (pronostic vital engagé), une hospitalisation devient nécessaire. Toutefois elle est de plus en plus controversée car elle isole encore plus le sujet qui est déjà très désociabilisé.
Le Dr Alain Meunier est psychiatre et psychanalyste président de « La Note Bleue », association d'aide aux adolescents souffrant de troubles du comportement alimentaire, son avis :
Il précise que l’hospitalisation arrive souvent trop tard alors que le trouble est extrême :
Donc les méthodes sont extrêmes pour « renutrir » les patientes :
- Enfermement jusqu’à ce que les patientes acceptent de s’alimenter.
- pose de sonde alimentaire ou de perfusion
Méthodes désastreuses au niveau psychologiques, mauvais rapports médecins/patients
Inefficaces car dans 1 cas sur 2 voire 3 sur 4, les adolescentes reprennent du poids dès la sortie de l’hôpital et ont parfois recours à des tentatives de suicide.
Essayer de soigner la patiente chez elle permet une sortie complète à long terme de la maladie :
Ceci en faisant intervenir les proches et en organisant un « hôpital de ville » autour de l’adolescent avec un réseau de professionnels de santé qui vont donner conseils et soins. L’hospitalisation si elle a lieu devrait être librement consentie par le patient.
Nouveauté à la Note bleue : 2 lignes téléphoniques en synergie : une tenue par des psychologues et l’autre « SOS Anor » où les réponses sont faites par des anorexiques comme dans un groupe de parole.
La Maison des Adolescents ou Maison de Solenn service de l’hôpital Cochin à Paris pour les adolescents entre 11 et 18 ans, création par le pédopsychiatre, le Pr. Marcel Rufo offre de nombreuses prises en charge : Hospitalisation, centre d’accueil thérapeutique, hôpital de jour etc..