Proverbes
Les proverbes sont des maximes le plus souvent métaphoriques intégrés dans la langue par la communauté de par leur caractère imagé et frappant. La différence principale avec les locutions idiomatiques est que les proverbes s'adressent à l'ensemble de la collectivité comme des vérités d'expérience ou des conseils de bon sens. Synonymes : aphorisme, maxime, adage, dicton (proverb, aphorism, sententia, maxim, saying).
Un proverbe est « une sentence courte et imagée, d’usage commun, qui exprime une vérité d’expérience ou un conseil de sagesse et auquel se réfère le locuteur. »
Par extension, le proverbe peut être « une phrase qui contient une sentence et qui exprime une vérité générale. »
Un proverbe est « une sentence courte et imagée, d’usage commun, qui exprime une vérité d’expérience ou un conseil de sagesse et auquel se réfère le locuteur. »
Par extension, le proverbe peut être « une phrase qui contient une sentence et qui exprime une vérité générale. »
La condition, la nature et les relations humaines
• À bon vin point d’enseigne : Ce qui est bon se recommande de soi-même.
• À chose faite, conseil pris : Il est trop tard de demander conseil quand le fait est accompli
• À demain les affaires : Maxime des paresseux, qui remettent tout au lendemain, et ce lendemain n’arrive jamais.
• À force de mal aller tout ira bien : L’excès du mal amène quelquefois le bien mais c’est toujours une rude épreuve à subir.
• À l’impossible nul n’est tenu : On ne peut exiger de quelqu’un ce qu’il lui est impossible de faire.
• À menteur, menteur et demi : Répondre à un menteur en mentant plus fort que lui est peut-être la meilleure leçon qu’on puisse lui donner, pourvu toutefois qu’on
ait bien soin de dire des choses tout à fait incroyables.
• À père avare, enfant prodigue ; à femme avare, galant escroc : Un défaut, un vice fait naître autour de soi, par réaction, le défaut, le vice contraire.
• À quelque chose malheur est bon : Un malheur procure parfois quelque avantage imprévu
• Aimer et savoir n’ont même manière : Un homme préoccupé d’une passion amoureuse est peu propre aux études qui demandent à la fois le calme de la raison et toute la vigueur de l’esprit.
• Avec un (ou des) si on mettrait Paris en bouteille : Avec des hypothèses, tout devient possible.
• Aux absents les os : Cela vent dire que l’on ne pense guère aux absents, et que, dans un repas, ceux qui s’absentent ou qui arrivent trop tard courent le risque de ne plus trouver que des os à leur arrivée.
• Bien faire, et laisser dire (ou laisser braire) : Ne pas s’occuper du qu’en dira-t-on ; il faut faire son devoir sans se préoccuper des critiques.
• Boire la coupe (le calice) jusqu’à la lie : Endurer une souffrance, un malheur dans toute son étendue.
• Bonne mère n’épargne nul : Une mère sage ne tolère aucun défaut chez ses enfants.
• Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée : Avoir une bonne réputation et être pauvre vaut mieux que d’être riche et mal famée.
• Les bons comptes font les bons amis : Pour rester amis, il faut s’acquitter exactement de ce que l’on se doit l’un à l’autre.
• C’est Jean qui pleure et Jean qui rit : Passer facilement du rire aux larmes, de la joie à la tristesse
• C’est la bonne femme qui fait le bon mari : Il y a cela de remarquable dans le caractère de la femme, qu’il s’amalgame bien plus aisément que celui de l’homme à des caractères difficiles.
• C’est le ton qui fait la chanson : C’est la manière dont on dit les choses qui marque l’intention véritable.
• Cet homme tient bien ce qu’il tient : Il n’est pas aisé de lui faire quitter prise ; ou bien : Il est avare (Ac. 1835).
• Chassez le naturel, il revient au galop : Rien ne sert de déguiser sa personnalité, elle finit toujours par se trahir
• Chose promise, chose due : Il en va de notre honneur de tenir nos promesses.
• Comme on fait son lit, on se couche : Il faut s’attendre, en bien ou en mal, à ce qu’on s’est préparé à soi-même par sa conduite.
• Comparaison n’est pas raison : Une comparaison ne peut rien prouver.
• La coupe est pleine, la coupe déborde : L’exaspération, l’indignation est à son comble.
• Dans le doute, abstiens-toi : Quand on doute de la valeur de ses actes, il ne faut pas agir
• De, entre deux maux, il faut choisir le moindre : Adage que l’on prête à Socrate, qui aurait ainsi expliqué pourquoi il avait pris une femme de très petite taille. Autrement dit, face à une alternative où chaque issue est douloureuse, il faut quand même se résigner à faire un choix raisonné.
• Des goûts et des couleurs on ne discute pas : Chacun est libre d’avoir ses préférences.
• Devoir une belle, une fière chandelle à quelqu’un : Lui être très obligé, lui être redevable d’un grand bienfait
• Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es : La personnalité d’un individu se définit d’après ses fréquentations.
• Erreur n’est pas compte : Tant que subsiste une erreur, un compte n’est pas définitif.
• Fais ce que dois, advienne pourra : Il faut faire son devoir quoi qu’il puisse en résulter.
• Hippocrate dit oui et Galien dit non : Allusion aux dissidences qui s’élèvent fréquemment entre les médecins chargés de caractériser et de traiter une maladie quelconque.
• Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée : Il faut prendre une décision claire. Il faut prendre un parti dans un sens ou dans un autre. À noter que ce proverbe est le titre d’une pièce de théâtre d’Alfred de Musset publiée en 1845.
• Il n’a rien fait qui n’achève bien : Le mérite n’est pas de commencer une chose, c’est de la terminer convenablement et avec toutes les conditions qui peuvent en assurer l’utilité.
• Il ne faut jurer de rien : Il ne faut rien affirmer au sujet de quelque chose.
• Il ne faut pas parler de la corde dans la maison d’un pendu : Il ne faut pas aborder certaines questions délicates, rappeler de mauvais souvenirs.
• Il ne faut jamais parler des absents : Cette formule qui, dans son sens naturel, contient un conseil excellent, s’emploie aussi dans un sens ironique et s’adresse comme un reproche aux gens qui se vantent à chaque instant et à tout propos des qualités dont ils sont dépourvus.
• Il ne vaut pas la corde pour le pendre : C’est un individu méprisable, un vaurien.
• Il n’y a que la vérité qui blesse : Pour signifier à quelqu’un que s’il ressent un reproche ou un propos comme offensant, c’est que celui-ci est justifié.
• Il n’y a que le premier pas qui coûte : Le plus difficile en toute chose est de commencer.
• Il se ruine à promettre, et s’enrichit à ne rien tenir : Il fait beaucoup de promesses et ne les tient pas (Ac. 1835, 1878).
• Il vaut mieux tenir que courir : La possession d’un avantage modique vaut mieux que la poursuite d’un bien plus considérable.
• Je n’en ai non plus qu’il en pourrait tenir dans l’œil / dans mon œil : Je n’en ai point du tout (Littré).
• L’exception confirme la règle : Cela même qui est reconnu comme exception constate une règle, puisque, sans la règle, point d’exception.
• L’habitude est une seconde nature : L’habitude nous fait agir aussi spontanément qu’un instinct naturel.
• L’occasion fait le larron : L’occasion fait faire des choses répréhensibles auxquelles on n’aurait pas songé.
• L’oisiveté est mère (ou la mère) de tous les vices : N’avoir rien à faire, c’est s’exposer aux tentations.
• La corde ne peut toujours être tendue : Il faut du repos, de la détente (Ac. 1932).
• La femme de César ne doit pas même être soupçonnée : Aucun soupçon ne doit peser sur un homme d’État et ses proches, une attitude simplement équivoque étant déjà condamnable.
• La fin justifie les moyens : Principe d’après lequel le but excuserait les actions coupables commises pour l’atteindre.
• La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a : Nul ne peut donner ce qu’il n’a pas.
• La vérité sort de la bouche des enfants : Pour exprimer qu’un enfant dans son innocence, n’est pas encore capable de la dissimulation ou de la rouerie de l’âge adulte
• La vérité est au fond du puits : La vérité est difficile à découvrir
• Le jeu ne vaut pas la chandelle : C’est une affaire qui rapporte plus de peine que de profit
• Le mieux est l’ennemi du bien : On court le risque de gâter ce qui est bien en voulant obtenir mieux.
• Les peuples / les gens heureux n’ont pas d’histoire : Les peuples heureux ne connaissent pas d’événements marquants, dignes de mémoire.
• Méfiance est mère de sûreté : Il faut se méfier pour n’être pas trompé.
• Nécessité fait loi : Dans un besoin ou un péril extrême, on peut se soustraire à toutes les obligations conventionnelles.
• Ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fit : Règle de conduite qui est le fondement d’une morale élémentaire.
• Nous ne sommes jamais réellement aussi heureux, ni aussi malheureux que nous croyons l’être : L’homme a si peu de mesure dans ses joies et dans ses chagrins qu’il exagère presque toujours les uns et les autres.
• On ne fait pas d’omelette sans casser les œufs : On n’obtient rien sans un minimum d’efforts, de sacrifices, de risques
• Pas de nouvelles, bonnes nouvelles : Si on ne reçoit pas de nouvelles de quelqu’un, il est probable qu’il va bien (Rey-Chantr. Expr. 1979).
• Plus on est de fous, plus on rit : Plus on est nombreux, plus on s’amuse). Autrement dit, la gaieté devient plus vive avec le nombre des joyeux compagnons.
• Promettre et tenir sont deux : Il y a grande différence entre promettre et tenir (Ac.).
• Prudence est mère de sûreté : C’est en étant prudent qu’on évite tout danger.
• Quand on est bien, il faut s’y tenir : Il ne faut pas changer légèrement, pour peu qu’on se trouve bien dans son état (Ac. 1835).
• Quand on est bien, on ne s’y peut tenir : Le seul désir du changement fait qu’on s’ennuie de tout (Ac. 1835).
• Qui a bu, boira : On ne se corrige jamais de certains défauts
• Qui aime bien, châtie bien : Corriger quelqu’un, c’est lui prouver qu’on l’aime vraiment, qu’on veut son bien (cf. Alain, Propos, 1913, p. 157).
• Qui aime bien, tard oublie : On a toujours présente à la pensée et au cœur la personne qu’on aime réellement ; on ne court donc alors aucun risque de l’oublier.
• Qui aime, il craint : Qui aime véritablement craint non seulement d’affliger l’objet qu’il aime, mais de lui causer même la moindre contrariété.
• Qui dort, dîne : On oublie sa faim en dormant. Le sommeil tient lieu de dîner.
• Qui femme a, noise a ou qui femme a, guerre a : Pour signifier que la femme est source de conflit dans le couple.
• Quand la corde est trop tendue elle se rompt : Il est dangereux de pousser trop loin les choses (DG).
• Qui ne dit mot, consent : Ne pas élever d’objection, c’est donner son adhésion.
• Qui peut le plus, peut le moins : Qui est capable de grandes choses, est censé être capable d’en réaliser de moindres.
• Qui s’y frotte, s’y pique : Proverbe et devise de la Lorraine dont le chardon est l’emblême. Il est aussi la devie de Louis XII. – Quand on prend le risque de s’attaquer à quelqu’un ou de côtoyer un danger, on s’en repent.
• Qui se ressemble, s’assemble : Ceux qui ont les mêmes penchants, se recherchent mutuellement.
• Qui trop embrasse, mal étreint : Qui veut entreprendre trop de choses en même temps s’expose à n’en mener aucune à bien.
• Qui va à la chasse perd sa place : Qui quitte sa place doit s’attendre à trouver occupée à son retour. Ce proverbe est de Guy de Maupassant paru dans Contes et nouvelles, t. 1, Farce normande, 1882, p. 67.
• Qui veut aller (ou voyager) loin, ménage sa monture : Il faut ménager ses forces, ses ressources si l’on veut durer longtemps
• Rira bien qui rira le dernier : Qui se moque d’autrui risque d’être raillé à son tour si les circonstances changent.
• Tel est pris qui croyait prendre : On subit souvent le mal qu’on a voulu faire à autrui.
• Tel père, tel fils : Le fils a les mêmes qualités, les mêmes défauts que son père
• Tous les chemins mènent à Rome : Il y a diverses voies pour se rendre au même endroit
• Tout est bien qui finit bien : Se dit d’une entreprise qui réussit après qu’on a craint le contraire.
• Tout nouveau, tout beau : Ce que l’on découvre paraît plein d’attraits
• Toute vérité n’est pas bonne à dire : Pour exprimer qu’il est préférable de dissimuler une vérité susceptible de blesser qqn, de perturber un équilibre
• Trop aimer est amer : Jeu de mots qui exprime une grande vérité. Tout ce qui est excessif est une source de chagrin, de douleur et de déception.
• Un clou chasse l’autre : Se dit en parlant de personnes ou de choses qui succèdent à d’autres et les font oublier. En d’autres termes, un sentiment (ou une personne) succède à un autre et écarte le souvenir du précédent
• Un de perdu, dix de retrouvés : La personne, la chose perdue est très facile à remplacer.
• Un homme averti en vaut deux : Quand on a été prévenu de ce que l’on doit craindre, on se tient doublement sur ses gardes.
• Un mal ne vient pas seul : Un mal donne souvent naissance à d’autres maux.
• Vendre la peau de l’ours avant qu’il soit pris : Compter sur le résultat d’une affaire avant qu’elle ne soit faite.
• Vouloir, c’est pouvoir : On réussit lorsqu’on a la ferme volonté de réussir.
Le corps humain
• À cœur vaillant rien d’impossible : Avec du courage, on vient à bout de tout.
• Après la mort, le médecin : Il ne sert à rien de porter secours quand le mal est déjà fait, irrémédiablement (Dict. XIXe et XXe s.)
• Aux grands maux les grands remèdes ou Les grands maux font les grands remèdes : Il faut prendre des décisions énergiques contre les maux graves et dangereux.
• Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois : Parmi des personnes qui leur sont encore inférieures, les personnes de peu de capacités passent pour supérieures.
• Avoir des yeux pour ne pas voir : Ne rien voir (volontairement ou non).
• Beau parler n’écorche point la langue : Il est toujours bon de parler honnêtement et civilement (Dict. Ac. fr. 1935).
• C’est un aveugle qui en conduit un autre : Il est aussi imprudent et aussi malhabile que celui qu’il dirige
• C’est un aveugle sans bâton : Il manque du nécessaire
• Cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire : Les soupirs que l’on pousse prouvent qu’on n’est pas satisfait.
• Il faut tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, de répondre, de dire quelque chose : Il faut réfléchir longuement avant de parler
• Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ou Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre : Il est impossible de convaincre celui qui est de parti pris
• Il vaut mieux laisser son enfant morveux que de lui arracher le nez : Certains remèdes sont plus graves que les maux. (Dict. XIXe et XXe s.).
• Il y a loin de la coupe aux lèvres : Il y a loin de la conception d’un but, d’un idéal à sa réalisation; il est difficile d’atteindre les plaisirs auxquels on aspire (
• Jamais grand nez ne gâta beau visage : Un défaut léger ne compromet pas la beauté de l’ensemble (Dict. Ac. fr. 1935 ; Dict. XIXe et XXe s.).
• La main droite ignore (ou ne sait pas) ce que fait la main gauche : Par allusion à l’Évangile de Saint Matthieu VI, 2-3, faire quelque chose avec discrétion.
• Les murs ont des oreilles : Il faut parler avec prudence et précaution de peur d’être écouté, épié
• Loin des yeux, loin du cœur : L’absence détruit ou affaiblit les affections. Flaubert, dans Correspondance, a réécrit ce proverbe à sa façon en disant : Loin des yeux, près du cœur.
• Mettre son pied dans le soulier d’autrui : S’approprier le bien d’autrui
• Œil pour œil, dent pour dent : Loi du talion qui punit l’offense par une peine du même ordre. Allusion au Lévitique XXIV, 17-22 : « On punira aussi de mort celui qui aura frappé de mort quelque personne que ce soit. Celui qui aura frappé une bête à mort la rendra; vie pour vie… fracture pour fracture, oeil pour oeil, dent pour dent. »
• Qui langue a, à Rome va : Quand on sait parler, on peut aller partout (Dict. Ac. fr. 1935).
• Si vous lui donnez un pied, il en prendra quatre : Allusion à la fable de La Fontaine : La Lice et sa compagne : Si vous êtes trop généreux, trop indulgent avec une personne, celle-ci abusera rapidement de votre bonté
• Une main lave l’autre : On doit se rendre des services réciproques (Dict. Ac. fr. 1835, 1878).
• Ventre affamé n’a point d’oreille : Il est impossible de discuter avec quelqu’un qui a faim
• Voir trente-six (ou trente-six mille) chandelles : Avoir un éblouissement par suite d’un choc violent, d’une vive douleur
La société
• À chacun son métier : Chacun doit faire ce qu’il a à faire (TLFi, métier).
• À chaque jour suffit sa peine : Supportons les maux d’aujoud’hui sans penser par avance à ceux que peut nous réserver l’avenir.
• À l’hôtel priser, au marché vendre : Il faut être bien fixé sur le prix de sa marchandise avant de la porter au marché.
• À l’œuvre on connaît l’ouvrier (ou l’artisan) : C’est par la valeur de l’ouvrage qu’on juge celui qui l’a fait.
• À tout seigneur, tout honneur : Il faut rendre honneur à chacun selon son rang et sa qualité.
• À trop acheter, il n’y a que revendre : Les gens qui sont atteints de la maladie d’acquérir sans cesse se laissent souvent entraîner à des dépenses exagérées qui les forcent à revendre à vil prix ce qui leur a souvent coûté très cher.
• Abondance de biens ne nuit pas : On accepte encore, par mesure de prévoyance, une chose dont on a déjà une quantité suffisante.
• Brûler la chandelle par les deux bouts : Gaspiller ses biens, sa vie, sa santé par des dépenses excessives ou un comportement désordonné (TLFi, chandelle).
• Bien mal acquis ne profite jamais : On ne peut jouir en paix du bien obtenu par des voies illégitimes.
• C’est en forgeant qu’on devient forgeron : À force de s’exercer à une chose, on y devient habile.
• C’est l’hôpital qui se moque de la charité : Ce proverbe se dit de celui qui raille la misère d’autrui, bien qu’il soit lui-même aussi misérable.
• Cent ans de chagrin ne payent pas un sou de dettes ou Le chagrin ne paye point les dettes : Se chagriner d’une dette ne sert à rien, il faut s’évertuer pour la payer (TLFi, dette).
• Charbonnier est maître chez soi (ou chez lui) : Chacun est libre d’agir chez soi comme il l’entend. (TLFi, charbonnier)
• Charité bien ordonnée commence par soi-même : Avant de songer aux autres, il faut songer à soi.
• De marchand à marchand, il n’y a que la main : Une poignée de main suffit pour conclure un marché.
• Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud : Il faut pousser activement une affaire qui est en bonne voie. Il faut réagir vite à une opportunité.
• Il faut garder une oreille pour l’accusé : Pour bien juger, c’est-à-dire d’une manière exactemente conforme aux règles de la justice, il faut non seulement entendre l’accusateur, mais accorder une égale attention à l’accusé, sans faveur pour le premier, sans prévention contre l’autre.
• Il n’est pas marchand qui toujours gagne : La perte, aussi bien que le gain, doit entrer dans les prévisions d’un commerçant.
• Il n’y a pas de sot métier : Tout métier a son utilité. Toutes les professions sont bonnes.
• Il vaut mieux aller au boulanger (ou au moulin) qu’au médecin : Il vaut mieux ne pas se restreindre sur la nourriture plutôt que d’être malade à force de privations (Dict. XIXe et XXe s.).
• L’appétit vient en mangeant : Plus on a de biens ou d’honneurs, plus on désire en acquérir (TLFi, appétit).
• L’argent n’a pas d’odeur : L’argent ne porte pas la trace d’une provenance malhonnête (TLFi, argent) ; certains ne se soucient guère de la manière dont ils gagnent de l’argent, pourvu qu’ils en gagnent.
• L’argent ne fait pas le bonheur : L’abondance d’argent rendant la vie plus confortable et offrant plus de possibilités, ne rend pas nécessairement son propriétaire heureux (Wikitionnaire).
• La fortune est aveugle : Elle distribue ses faveurs ou ses disgrâces au hasard, sans égard à la valeur des personnes (TLFi, aveugle).
• Le mieux est l’ennemi du bien : Ce que l’on croit le mieux n’existe que dans l’imagination, et nous préférons presque toujours nos espérances à la réalité.
• Le vin est tiré, il faut le boire : Il faut poursuivre une affaire dans laquelle on s’est trop engagé pour pouvoir reculer (TLFi, boire).
• Les conseilleurs ne sont pas payeurs : Ceux qui donnent des conseils qui ne les engagent pas ne partagent pas les mauvais résultats avec ceux qui les ont suivis (TLFi, conseilleur).
• Les cordonniers sont les plus mal chaussés : On néglige de faire ou d’obtenir pour soi-même ce qu’on s’emploie à faire ou à obtenir pour les autres.
• Nul bien sans peine : On n’obtient rien d’avantageux sans faire quelques efforts pour l’atteindre.
• On ne prête qu’aux riches : On ne rend des services qu’à ceux qui sont en état de les récompenser ; on attribue volontiers certains actes à ceux qui sont habitués à les faire.
• Pauvreté n’est pas vice : Pour être pauvre, on n’est pas malhonnête homme (Dict. Ac. fr.).
• Plaie d’argent n’est pas mortelle : Les problèmes financiers, matériels ne sont pas les plus graves et peuvent toujours se réparer (TLFi, argent).
• Point d’argent, point de Suisse : Sans argent on n’obtient rien (par allusion aux soldats suisses qui abandonnèrent le service de François Ier) (TLFi, argent).
• Qui épouse la veuve, épouse les dettes : Pour dire qu’un mari doit payer les dettes de la femme qu’il prend pour épouse.
• Qui ne risque rien, n’a rien : On ne peut obtenir de succès sans prendre de risque (Dict. XIXe et XXe s. – voir TLFi, gagner).
• Qui paie ses dettes, s’enrichit : En payant ses dettes, on assure ou augmente son crédit.
• Qui risque, gagne : Seule l’acceptation du risque donne des chances sérieuses de gagner (Rey-Chantr. Expr. 1979 – voir TLFi, gagner).
• Qui veut la fin, veut les moyens : Qui veut une chose, ne doit pas reculer devant les moyens qu’elle réclame.
• Se faire marchand de poissons la veille de Pâques : Agir à contretemps.
• Toute peine mérite salaire : Chacun doit être récompensé de sa peine, quelque petite qu’elle ait été.
• Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras : La possession d’un bien présent, quelque modique qu’il soit, vaut mieux que l’espérance d’un plus grand bien à venir, qui est incertain.
Dieu et la religion
• À la Sainte-Luce, les jours croissent du saut d’une puce : Les jours commencent à croître un peu à la Sainte-Luce (autrefois 13 décembre, aujourd’hui 23 décembre).
• À tout seigneur, tout honneur : Il faut rendre honneur à chacun selon son rang et sa qualité.
• Aide-toi, Dieu t’aidera : La Providence n’accorde son appui qu’à ceux qui savent s’en rendre dignes par leurs efforts et par leur bonne volonté.
• Ce n’est pas tous les jours fête : Il n’arrive pas quelque chose d’heureux tous les jours, les choses ne sont pas tous les jours faciles. (Dict. XIXe et XXe s.).
• Ce que femme veut, Dieu le veut : Les femmes en viennent toujours à leurs fins.
• Chacun pour soi et Dieu pour tous : Laissons à Dieu le soin de s’occuper des autres.
• Comme on connaît ses saints, on les honore : On agit avec chacun selon le caractère et les mérites qu’il a.
• Déshabiller (Saint) Paul pour habiller (Saint) Paul : S’acquitter d’une dette en en contractant une autre ; se tirer d’une difficulté en s’en créant une autre.
• Dieu donne le froid selon le drap : Dieu proportionne les peines ou les malheurs qu’il nous envoie aux moyens que nous avons pour y résister (Larousse XIXe s.).
• Il faut rendre à César ce qui est (ou appartient) à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu : Rétrocéder à quelqu’un. Il faut rendre à chacun ce qui lui est dû.
• Il vaut mieux avoir affaire à Dieu qu’à ses saints : Il vaut mieux s’adresser au maître plutôt qu’aux subalternes.
• Il vaut mieux tuer le diable que le diable vous tue : Dans le cas de défense personnelle, il vaut mieux tuer son ennemi, que de s’en laisser tuer (Dict. Ac. fr. 1835, 1878).
• Il y a un Dieu pour les ivrognes : Les hommes ivres semblent souvent échapper miraculeusement à toutes sortes d’accidents, comme s’ils étaient particulièrement protégés par la Providence (TLFi, dieu).
• L’enfer est pavé de bonnes intentions : On peut faire le mal sans en avoir l’intention).
• L’habit ne fait pas le moine : Ce n’est pas sur l’extérieur qu’il faut juger les gens.
• L’homme propose, Dieu dispose : Les desseins des hommes ne réussissent qu’autant qu’il plaît à Dieu ; souvent nos entreprises tournent d’une manière opposée à nos vœux et à nos espérances (Dict. Ac. fr., 1935).
• La fête passée, adieu le saint : On oublie facilement ce qui nous a procuré quelque plaisir, quelque avantage (Dict. Ac. fr., 1935).
• Là où Dieu veut, il pleut : Rien ne se fait que par la volonté de Dieu (Larousse XIXe s.)
• La voix du peuple est la voix de Dieu : Le sentiment général recèle généralement un fond de vérité (Dict. Ac. fr., 1935).
• Le diable était beau quand il était jeune : La jeunesse a toujours quelque chose d’agréable même dans les personnes les plus laides (Dict. Ac. fr. 1835, 1878).
• Le diable n’est pas toujours à la porte d’un pauvre homme : Une personne malheureuse ne reste pas continuellement dans l’adversité.
• Le moine répond comme l’abbé chante : Les inférieurs suivent en général l’exemple de leurs supérieurs et ne manquent pas de s’autoriser de cet exemple pour justifier leurs actions, quelles qu’elles soient.
• Nul n’est prophète en son pays : On a ordinairement moins de succès dans son pays qu’ailleurs (Dict. Ac. fr., 1935) ; personne n’est appréciée à sa vraie valeur là où elle vit habituellement.
• Ne plus savoir à quel saint se vouer : Ne plus savoir comment se tirer d’affaire.
• Péché avoué est à demi (ou à moitié) pardonné : L’aveu d’une faute pousse à l’indulgence. Le mal est moindre lorsqu’on tâche d’éviter le scandale.
• Pour un moine, on ne laisse pas de faire un abbé ou pour un moine, l’abbaye ne faut pas / ne se perd : L’absence d’une personne ne doit pas empêcher de faire ce qui est nécessaire (Dict. XIXe et XXe s).
• Quand le diable est vieux, il se fait ermite : Un vieux pécheur se convertit alors que l’âge lui interdit les plaisirs (Littré).
• Qui donne aux pauvres (ou à l’Église), prête à Dieu : Celui qui fait la charité en sera récompensé dans la vie future.
• Qui s’abaisse, Dieu le rehausse : L’homme modeste est agréable aux yeux de Dieu et se rend digne de ses faveurs.
• Une bonne action ne reste jamais sans récompense : Si elle n’est pas toujours appréciée par les hommes et récompensée dans ce monde, Dieu nous en tiendra certainement compte quelque jour.
Le temps, les fêtes et les mœurs
• À la mi-mai, queue d’hiver (vieilli) : Le froid se fait souvent sentir au mois de mai (Littré, Guérin 1892, Quillet 1965).
• Attendre que les alouettes tombent toutes rôties (dans le bec) : Se dit d’un paresseux qui voudrait tout obtenir sans effort
• Autres temps, autres mœurs : Les mœurs changent d’une époque à l’autre.
• Ce n’est pas tous les jours fête : Il n’arrive pas quelque chose d’heureux tous les jours, les choses ne sont pas tous les jours faciles. (Dict. XIXe et XXe s. - voir
• Chacun voit midi à sa porte : Par référence à la manière ancienne de diviser les heures
• Chercher midi à quatorze heures : Chercher des difficultés là où il n’y en a pas, compliquer les choses à plaisir
• Demain il fera jour : Il ne faut rien brusquer pour comprendre et entreprendre; il faut (savoir) attendre; il y a lieu d’espérer en l’avenir
• En tout pays, il y a une lieue de méchant / mauvais chemin : [...] il n’y a point d’affaires où l’on ne trouve des difficultés (Littré).
• Il n’y a pas de bonne fête sans lendemain : Une bonne fête doit se continuer le jour suivant (Dict. Ac. fr.).
• Il faut attendre le boiteux (vieilli) : Pour être assuré de la vérité d’une nouvelle, il faut en attendre la confirmation (Dict. Ac. fr. 1798).
• Il faut que jeunesse se passe : S’emploie pour excuser de façon ironique ou condescendante les écarts de conduite d’une personne jeune
• Il ne faut pas remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour même : Il faut se débarrasser le plus vite possible des tâches qu’on doit accomplir.
• La nuit, tous les chats sont gris : De nuit, les choses et les êtres se distinguent difficilement
• Le soleil se couche/se lève bien ou mal : Les conditions dans lesquelles le soleil se couche/se lève annoncent un bon ou un mauvais temps.
• Le temps, c’est de l’argent : Traduction de l’adage anglais « Time is money », le temps bien employé est un profit.
• Lorsque le pain se ramollit, la pluie va venir : L’humidité ramollit le pain.
• Mieux vaut tard que jamais : Il vaut mieux, en certains cas, agir tard que ne pas agir du tout.
• Noël au balcon, Pâques au tison : Si le temps est doux à Noël, il fera froid à Pâques (Dict. XXe s.l).
• Paris n’a pas été bâti en un jour ou Paris ne s’est pas fait en un seul jour : Les grandes réalisations demandent temps et patience
• Qui trop se hâte, reste en chemin : Il faut ménager ses forces, si l’on veut arriver à un but (Nouveau Larousse illustré).
• Rouge au soir, blanc au matin, c’est la journée du pèlerin : Présage de beau temps.
• Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait : Les jeunes manquent d’expérience, les vieillards manquent de force.
• Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera : Après la joie, vient la peine (par allusion à Racine dans Les Plaideurs)
• Tout vient à point à qui sait attendre : Avec du temps et de la patience, on réussit, on obtient ce que l’on désire.
La nature
• À chemin battu, il ne croît point d’herbe : Il n’y a aucun profit à espérer d’un commerce, d’une industrie dont beaucoup de gens se mêlent (Nouveau Larousse illustré).
• Après la pluie, le beau temps : les satisfactions, la gaieté finissent par remplacer les désagréments, la tristesse.
• Autant en emporte le vent : Ce proverbe se dit en parlant de promesses, des paroles, des menances auxquelles on n’ajoute pas foi, ou qui ne sont pas réalisées.
• C’est la plus belle rose de son chapeau : C’est l’avantage le plus important.
• En avril, n’ôte pas un fil ; en mai, fais ce qu’il te plaît : on ne doit pas mettre des vêtements légers en avril ; on le peut en mai.
• Entre l’arbre et l’écorce, il ne faut pas mettre le doigt : Il ne faut pas juger de l’arbre par l’écorce ; il ne faut pas juger sur les apparences.
• Faute de grives, on mange des merles : À défaut de mieux, il faut savoir se contenter de ce que l’on a.
• Il n’est pire eau que l’eau qui dort : Ce sont souvent les personnes d’apparence inoffensive dont il faut le plus se méfier.
• Il n’est point de (si belle) rose qui ne devienne gratte-cul : Il n’est si belle femme qui ne devienne laide en vieillissant.
• Il n’y a pas de fumée sans feu : Toute rumeur repose sur un fond de vérité.
• Il n’y a pas de feu sans fumée : Il n’y a pas de cause sans effet et une passion vive ou un secret se trahit toujours par quelque indice.
• Il n’y a pas de montagnes sans vallées : Il faut considérer les choses sous leurs différents aspects (d’après Rey-Chantr. Expr. 1979).
• Il n’y a pas de roses sans épines : Il n’y a point de plaisir sans quelque mélange d’ennui, de chagrin.
• Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas : Le hasard peut provoquer des rencontres inattendues.
• Il ne faut pas dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau : Nul ne peut assurer qu’il n’aura jamais recours à telle personne, ou telle chose.
• L’eau va (toujours) à la rivière : C’est aux plus favorisés qu’arrive toujours un surcroît de fortune, de chance).
• La pluie du matin n’arrête (ou n’effraie) pas le pélerin : Une difficulté initiale ne décourage pas l’homme d’entreprise (Rey-Chantr. Expr. 1979).
• La pluie du matin réjouit : La pluie du matin est souvent la promesse d’une belle journée.
• Le chardon gagne à fréquenter la rose : Un caractère désagréable s’améliore au contact d’une personne aimable.
• Le diable bat sa femme et marie sa fille : Se dit quand il pleut et qu’il fait soleil en même temps.
• Le soleil luit (ou brille) pour tout le monde : Il est des avantages dont chacun a le droit de jouir (Dict. Ac. fr.). Chacun a droit aux choses que la nature a départies à tous.
• Les arbres cachent la forêt : L’attention portée aux détails empêche de saisir l’ensemble.
• Les jours se suivent et ne ne ressemblent pas : Les circonstances varient avec le temps.
• Les petits ruisseaux font les grandes rivières : Une accumulation de petites choses peuvent constituer à la longue un ensemble important. Plusieurs petites sommes réunies en font une grande.
• Méchante, mauvaise herbe pousse toujours : Par référence à la croissance rapide et facile ou à la résistance de la mauvaise herbe, en parlant d’un enfant qui grandit vite ou d’une personne douée d’une grande robustesse.
• N’avoir ni vent, ni nouvelle : Ne rien savoir.
• Ne laissez pas croître l’herbe sur le chemin de l’amitié : Il ne faut pas laisser l’amitié sans l’entretenir et la cultiver.
• On reconnaît l’arbre à ses fruits : On connaît les personnes à leurs œuvres et les choses à leurs résultats (Dict. Ac. fr., 1932).
• Petite pluie abat grand vent : Peu de chose suffit quelquefois pour calmer une grande querelle.
• Pierre qui roule n’amasse pas mousse : On ne s’enrichit pas en changeant souvent d’état, de pays.
• Pluie du matin n’arrête / n’effraie pas le pèlerin : Une difficulté initiale ne décourage pas l’homme d’entreprise (Rey-Chantr. Expr. 1979).
• Quand on sème des épines, on ne va pas sans sabots : Quand on provoque le malheur des autres, on doit se méfier à son tour.
• Qui sème le vent, récolte la tempête : Celui qui emploie des méthodes inadmissibles et produit des désordres, ne doit pas s’étonner d’en souffrir lui-même.
• Tant va à la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse (ou qu’enfin elle se brise) : À force de s’exposer au danger ou de vouloir trop faire, on risque d’être victime ou de se lasser).
• Tous les goûts sont dans la nature : Se dit à propos d’une personne qui a des goûts singulière.
• Une goutte d’eau suffit pour faire déborder un vase plein ou c’est la goutte (d’eau) qui fait déborder le vase : Un dernier fait ajouté à une longue série finit par lasser la patience.
Les animaux
• À bon chat, bon rat : se dit quand celui qui attaque trouve un antagoniste capable de lui résister.
• À brebis tondue, Dieu mesure le vent : Les épreuves qui nous sont imposées sont proportionnées à nos forces.
• À chaque oiseau son nid est beau : Chacun trouve beau ce qui lui appartient (Ac. 1935).
• Appeler un chat un chat : Dire les choses de manière franche. Il s’agit d’une allusion littéraire à Nicolas Boileau qui a dit dans ses Satires :J’appelle un chat un chat et Rolet un fripon (Satires, I, 52).
• Avoir un chat dans la gorge : Être enroué, ne plus pouvoir parler ou chanter.
• Bon chien chasse de race : les enfants héritent des qualités ou des défauts de leurs parents.
• Brebis comptées, le loup les mange : On n’est jamais à l’abri d’un accident, malgré les précautions prises (TLFi, brebis).
• C’est la montagne qui accouche d’une souris : Les résultats d’un projet ambitieux sont dérisoires (image popularisée au XVIIe s. par La Fontaine dans Fable LV, X : La Montagne qui accouche).
• C’est le nid d’une souris dans l’oreille d’un chat : C’est une chose impossible (Dict. XIXe et XXe s.).
• Chat échaudé craint l’eau froide : toute expérience malheureuse doit servir de leçon de prudence.
• Chien en vie vaut mieux que lion mort (cf. Ecclésiaste IX, 4) : La vie est le premier des biens.
• Chien hargneux a toujours l’oreille déchirée : Un querelleur s’attire toujours des ennuis.
• Donner un œuf pour avoir un bœuf : Rendre un petit service de façon à en obtenir un plus grand.
• Il a battu les buissons et un autre a pris les oiseaux : Il s’est donné de la peine et un autre en a bénéficié.
• Il n’est de chasse que de vieux chiens : L’expérience acquise au cours des années ne se remplace pas.
• Il ne faut point d’ailes à la mouche qui vole : L’action prouve la puissance de celui qui agit, de même que chez la mouche, son vol prouve qu’elle possède tout ce qu’il faut pour exécuter ce mouvement.
• Il ne faut point se moquer des chiens qu’on ne soit sorti du village : Il faut se mettre à l’abri du danger avant de s’en moquer.
• Il vaut autant être mordu d’un chien que d’une chienne : Il n’y a pas à choisir entre deux solutions également mauvaises.
• Jamais à bon chien il ne vient bon os : Le succès ne récompense pas toujours celui qui le mérite.
• L’homme est un loup pour l’homme : L’homme est impitoyable pour son semblable.
• La faim chasse le loup hors du bois, fait sortir le loup du bois : La faim, la nécessité amène à faire ce qui est contraire à son tempérament, à ses goûts, à sa volonté).
• La nuit, tous les chats sont gris : L’obscurité efface toutes les différences entre les personnes ou entre les choses.
• La poule ne doit pas chanter devant le coq : Le mari doit rester le maître du ménage (Dict. XIXe et XXe s.).
• Le loup mourra dans sa peau : L’homme mauvais ne peut pas s’amender.
• Le papillon se brûle à la chandelle ou se brûler à la chandelle : Se laisser abuser par des apparences trompeuses (cf. Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830, p.
393).
• Les chiens aboient, la caravane passe : La malveillance d’autrui ne constitue pas un obstacle qui pourrait faire dévier d’un chemin dont on est sûr.
• Les gros poissons mangent les petits: Les puissants oppriment les faibles (Ac. 1798-1935).
• Les loups ne se mangent pas entre eux : Les scélérats ne s’attaquent pas mutuellement. Autrement dit, les méchants ne cherchent pas à se nuire.
• Les poules pondent avec le bec : Les poules pondent plus si elles sont bien nourries (Dict. XIXe et XXe s.).
• Mettre la charrue devant (ou avant) les bœufs : Ne pas faire les choses dans l’ordre ; commencer par où l’on devrait finir.
• N’éveillez pas le chat qui dort : Ne réveillez pas une histoire ancienne qui pourrait vous nuire.
• On ne saurait faire boire un âne s’il n’a pas soif : On ne peut forcer une personne entêtée à faire ce qu’elle n’a pas envie de faire).
• Pendant que le chien pisse, le loup s’en va : La moindre hésitation fait perdre une bonne occasion.
• Petit poisson deviendra grand (par allusion littéraire à La Fontaine, Fables, V, 3) : Telle ou telle chose, tel ou tel individu connaîtra son plein développement, prendra de l’importance.
• Quand le chat n’est pas là, les souris dansent : Quand l’autorité supérieure est absente, les subalternes en profitent. En d’autres termes, quand maîtres ou chefs sont absents, écoliers ou subordonnés mettent à profit leur liberté.
• Quand on parle du loup, on en voit la queue : Quand on parle d’une personne redoutable (ou, par extension, d’une personne quelconque), elle apparaît.
• Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage (ou la gale) ou qui veut noyer son chien l’accuse de la rage : On trouve toujours un prétexte quand on est décidé à se débarrasser de quelqu’un ou de quelque chose.
• Qui m’aime, aime mon chien : Quand on aime quelqu’un, on aime tout ce qui lui appartient.
• Qui se fait brebis, le loup le mange : Les gens qui ont trop de bonté sont victimes des méchants.
• Qui vole un œuf, vole un bœuf : Être peu à peu entraîné sur le chemin du vol. En d’autres termes, qui commet un crime minime, se montre par là capable d’en commettre un plus considérable. À ce propos, Jules Renard a dit dans Poil de Carotte (1894) : « On commence par voler un œuf. Ensuite on vole un bœuf. Et puis on assassine sa mère. »
• Si le ciel tombait, il y aurait bien des alouettes prises : S’emploie comme réplique à une supposition absurde.
• Un bon renard ne mange jamais les poules de son voisin : Un homme habile ne commet pas un méfait dans un endroit où il est connu (Dict. XIXe et XXe s.).
• Un cochon n’y retrouverait pas ses petits : Pour parler d’un endroit où règne un désordre extrême.
• Une hirondelle ne fait pas le printemps : Un seul exemple ne permet de tirer aucune conclusion générale.
• Vendre la peau de l’ours (avant de l’avoir tué) : Disposer de quelque chose que l’on ne possède pas encore; p.ext. spéculer sur la réalisation de quelque chose que l’on désire.
• À bon vin point d’enseigne : Ce qui est bon se recommande de soi-même.
• À chose faite, conseil pris : Il est trop tard de demander conseil quand le fait est accompli
• À demain les affaires : Maxime des paresseux, qui remettent tout au lendemain, et ce lendemain n’arrive jamais.
• À force de mal aller tout ira bien : L’excès du mal amène quelquefois le bien mais c’est toujours une rude épreuve à subir.
• À l’impossible nul n’est tenu : On ne peut exiger de quelqu’un ce qu’il lui est impossible de faire.
• À menteur, menteur et demi : Répondre à un menteur en mentant plus fort que lui est peut-être la meilleure leçon qu’on puisse lui donner, pourvu toutefois qu’on
ait bien soin de dire des choses tout à fait incroyables.
• À père avare, enfant prodigue ; à femme avare, galant escroc : Un défaut, un vice fait naître autour de soi, par réaction, le défaut, le vice contraire.
• À quelque chose malheur est bon : Un malheur procure parfois quelque avantage imprévu
• Aimer et savoir n’ont même manière : Un homme préoccupé d’une passion amoureuse est peu propre aux études qui demandent à la fois le calme de la raison et toute la vigueur de l’esprit.
• Avec un (ou des) si on mettrait Paris en bouteille : Avec des hypothèses, tout devient possible.
• Aux absents les os : Cela vent dire que l’on ne pense guère aux absents, et que, dans un repas, ceux qui s’absentent ou qui arrivent trop tard courent le risque de ne plus trouver que des os à leur arrivée.
• Bien faire, et laisser dire (ou laisser braire) : Ne pas s’occuper du qu’en dira-t-on ; il faut faire son devoir sans se préoccuper des critiques.
• Boire la coupe (le calice) jusqu’à la lie : Endurer une souffrance, un malheur dans toute son étendue.
• Bonne mère n’épargne nul : Une mère sage ne tolère aucun défaut chez ses enfants.
• Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée : Avoir une bonne réputation et être pauvre vaut mieux que d’être riche et mal famée.
• Les bons comptes font les bons amis : Pour rester amis, il faut s’acquitter exactement de ce que l’on se doit l’un à l’autre.
• C’est Jean qui pleure et Jean qui rit : Passer facilement du rire aux larmes, de la joie à la tristesse
• C’est la bonne femme qui fait le bon mari : Il y a cela de remarquable dans le caractère de la femme, qu’il s’amalgame bien plus aisément que celui de l’homme à des caractères difficiles.
• C’est le ton qui fait la chanson : C’est la manière dont on dit les choses qui marque l’intention véritable.
• Cet homme tient bien ce qu’il tient : Il n’est pas aisé de lui faire quitter prise ; ou bien : Il est avare (Ac. 1835).
• Chassez le naturel, il revient au galop : Rien ne sert de déguiser sa personnalité, elle finit toujours par se trahir
• Chose promise, chose due : Il en va de notre honneur de tenir nos promesses.
• Comme on fait son lit, on se couche : Il faut s’attendre, en bien ou en mal, à ce qu’on s’est préparé à soi-même par sa conduite.
• Comparaison n’est pas raison : Une comparaison ne peut rien prouver.
• La coupe est pleine, la coupe déborde : L’exaspération, l’indignation est à son comble.
• Dans le doute, abstiens-toi : Quand on doute de la valeur de ses actes, il ne faut pas agir
• De, entre deux maux, il faut choisir le moindre : Adage que l’on prête à Socrate, qui aurait ainsi expliqué pourquoi il avait pris une femme de très petite taille. Autrement dit, face à une alternative où chaque issue est douloureuse, il faut quand même se résigner à faire un choix raisonné.
• Des goûts et des couleurs on ne discute pas : Chacun est libre d’avoir ses préférences.
• Devoir une belle, une fière chandelle à quelqu’un : Lui être très obligé, lui être redevable d’un grand bienfait
• Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es : La personnalité d’un individu se définit d’après ses fréquentations.
• Erreur n’est pas compte : Tant que subsiste une erreur, un compte n’est pas définitif.
• Fais ce que dois, advienne pourra : Il faut faire son devoir quoi qu’il puisse en résulter.
• Hippocrate dit oui et Galien dit non : Allusion aux dissidences qui s’élèvent fréquemment entre les médecins chargés de caractériser et de traiter une maladie quelconque.
• Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée : Il faut prendre une décision claire. Il faut prendre un parti dans un sens ou dans un autre. À noter que ce proverbe est le titre d’une pièce de théâtre d’Alfred de Musset publiée en 1845.
• Il n’a rien fait qui n’achève bien : Le mérite n’est pas de commencer une chose, c’est de la terminer convenablement et avec toutes les conditions qui peuvent en assurer l’utilité.
• Il ne faut jurer de rien : Il ne faut rien affirmer au sujet de quelque chose.
• Il ne faut pas parler de la corde dans la maison d’un pendu : Il ne faut pas aborder certaines questions délicates, rappeler de mauvais souvenirs.
• Il ne faut jamais parler des absents : Cette formule qui, dans son sens naturel, contient un conseil excellent, s’emploie aussi dans un sens ironique et s’adresse comme un reproche aux gens qui se vantent à chaque instant et à tout propos des qualités dont ils sont dépourvus.
• Il ne vaut pas la corde pour le pendre : C’est un individu méprisable, un vaurien.
• Il n’y a que la vérité qui blesse : Pour signifier à quelqu’un que s’il ressent un reproche ou un propos comme offensant, c’est que celui-ci est justifié.
• Il n’y a que le premier pas qui coûte : Le plus difficile en toute chose est de commencer.
• Il se ruine à promettre, et s’enrichit à ne rien tenir : Il fait beaucoup de promesses et ne les tient pas (Ac. 1835, 1878).
• Il vaut mieux tenir que courir : La possession d’un avantage modique vaut mieux que la poursuite d’un bien plus considérable.
• Je n’en ai non plus qu’il en pourrait tenir dans l’œil / dans mon œil : Je n’en ai point du tout (Littré).
• L’exception confirme la règle : Cela même qui est reconnu comme exception constate une règle, puisque, sans la règle, point d’exception.
• L’habitude est une seconde nature : L’habitude nous fait agir aussi spontanément qu’un instinct naturel.
• L’occasion fait le larron : L’occasion fait faire des choses répréhensibles auxquelles on n’aurait pas songé.
• L’oisiveté est mère (ou la mère) de tous les vices : N’avoir rien à faire, c’est s’exposer aux tentations.
• La corde ne peut toujours être tendue : Il faut du repos, de la détente (Ac. 1932).
• La femme de César ne doit pas même être soupçonnée : Aucun soupçon ne doit peser sur un homme d’État et ses proches, une attitude simplement équivoque étant déjà condamnable.
• La fin justifie les moyens : Principe d’après lequel le but excuserait les actions coupables commises pour l’atteindre.
• La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a : Nul ne peut donner ce qu’il n’a pas.
• La vérité sort de la bouche des enfants : Pour exprimer qu’un enfant dans son innocence, n’est pas encore capable de la dissimulation ou de la rouerie de l’âge adulte
• La vérité est au fond du puits : La vérité est difficile à découvrir
• Le jeu ne vaut pas la chandelle : C’est une affaire qui rapporte plus de peine que de profit
• Le mieux est l’ennemi du bien : On court le risque de gâter ce qui est bien en voulant obtenir mieux.
• Les peuples / les gens heureux n’ont pas d’histoire : Les peuples heureux ne connaissent pas d’événements marquants, dignes de mémoire.
• Méfiance est mère de sûreté : Il faut se méfier pour n’être pas trompé.
• Nécessité fait loi : Dans un besoin ou un péril extrême, on peut se soustraire à toutes les obligations conventionnelles.
• Ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fit : Règle de conduite qui est le fondement d’une morale élémentaire.
• Nous ne sommes jamais réellement aussi heureux, ni aussi malheureux que nous croyons l’être : L’homme a si peu de mesure dans ses joies et dans ses chagrins qu’il exagère presque toujours les uns et les autres.
• On ne fait pas d’omelette sans casser les œufs : On n’obtient rien sans un minimum d’efforts, de sacrifices, de risques
• Pas de nouvelles, bonnes nouvelles : Si on ne reçoit pas de nouvelles de quelqu’un, il est probable qu’il va bien (Rey-Chantr. Expr. 1979).
• Plus on est de fous, plus on rit : Plus on est nombreux, plus on s’amuse). Autrement dit, la gaieté devient plus vive avec le nombre des joyeux compagnons.
• Promettre et tenir sont deux : Il y a grande différence entre promettre et tenir (Ac.).
• Prudence est mère de sûreté : C’est en étant prudent qu’on évite tout danger.
• Quand on est bien, il faut s’y tenir : Il ne faut pas changer légèrement, pour peu qu’on se trouve bien dans son état (Ac. 1835).
• Quand on est bien, on ne s’y peut tenir : Le seul désir du changement fait qu’on s’ennuie de tout (Ac. 1835).
• Qui a bu, boira : On ne se corrige jamais de certains défauts
• Qui aime bien, châtie bien : Corriger quelqu’un, c’est lui prouver qu’on l’aime vraiment, qu’on veut son bien (cf. Alain, Propos, 1913, p. 157).
• Qui aime bien, tard oublie : On a toujours présente à la pensée et au cœur la personne qu’on aime réellement ; on ne court donc alors aucun risque de l’oublier.
• Qui aime, il craint : Qui aime véritablement craint non seulement d’affliger l’objet qu’il aime, mais de lui causer même la moindre contrariété.
• Qui dort, dîne : On oublie sa faim en dormant. Le sommeil tient lieu de dîner.
• Qui femme a, noise a ou qui femme a, guerre a : Pour signifier que la femme est source de conflit dans le couple.
• Quand la corde est trop tendue elle se rompt : Il est dangereux de pousser trop loin les choses (DG).
• Qui ne dit mot, consent : Ne pas élever d’objection, c’est donner son adhésion.
• Qui peut le plus, peut le moins : Qui est capable de grandes choses, est censé être capable d’en réaliser de moindres.
• Qui s’y frotte, s’y pique : Proverbe et devise de la Lorraine dont le chardon est l’emblême. Il est aussi la devie de Louis XII. – Quand on prend le risque de s’attaquer à quelqu’un ou de côtoyer un danger, on s’en repent.
• Qui se ressemble, s’assemble : Ceux qui ont les mêmes penchants, se recherchent mutuellement.
• Qui trop embrasse, mal étreint : Qui veut entreprendre trop de choses en même temps s’expose à n’en mener aucune à bien.
• Qui va à la chasse perd sa place : Qui quitte sa place doit s’attendre à trouver occupée à son retour. Ce proverbe est de Guy de Maupassant paru dans Contes et nouvelles, t. 1, Farce normande, 1882, p. 67.
• Qui veut aller (ou voyager) loin, ménage sa monture : Il faut ménager ses forces, ses ressources si l’on veut durer longtemps
• Rira bien qui rira le dernier : Qui se moque d’autrui risque d’être raillé à son tour si les circonstances changent.
• Tel est pris qui croyait prendre : On subit souvent le mal qu’on a voulu faire à autrui.
• Tel père, tel fils : Le fils a les mêmes qualités, les mêmes défauts que son père
• Tous les chemins mènent à Rome : Il y a diverses voies pour se rendre au même endroit
• Tout est bien qui finit bien : Se dit d’une entreprise qui réussit après qu’on a craint le contraire.
• Tout nouveau, tout beau : Ce que l’on découvre paraît plein d’attraits
• Toute vérité n’est pas bonne à dire : Pour exprimer qu’il est préférable de dissimuler une vérité susceptible de blesser qqn, de perturber un équilibre
• Trop aimer est amer : Jeu de mots qui exprime une grande vérité. Tout ce qui est excessif est une source de chagrin, de douleur et de déception.
• Un clou chasse l’autre : Se dit en parlant de personnes ou de choses qui succèdent à d’autres et les font oublier. En d’autres termes, un sentiment (ou une personne) succède à un autre et écarte le souvenir du précédent
• Un de perdu, dix de retrouvés : La personne, la chose perdue est très facile à remplacer.
• Un homme averti en vaut deux : Quand on a été prévenu de ce que l’on doit craindre, on se tient doublement sur ses gardes.
• Un mal ne vient pas seul : Un mal donne souvent naissance à d’autres maux.
• Vendre la peau de l’ours avant qu’il soit pris : Compter sur le résultat d’une affaire avant qu’elle ne soit faite.
• Vouloir, c’est pouvoir : On réussit lorsqu’on a la ferme volonté de réussir.
Le corps humain
• À cœur vaillant rien d’impossible : Avec du courage, on vient à bout de tout.
• Après la mort, le médecin : Il ne sert à rien de porter secours quand le mal est déjà fait, irrémédiablement (Dict. XIXe et XXe s.)
• Aux grands maux les grands remèdes ou Les grands maux font les grands remèdes : Il faut prendre des décisions énergiques contre les maux graves et dangereux.
• Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois : Parmi des personnes qui leur sont encore inférieures, les personnes de peu de capacités passent pour supérieures.
• Avoir des yeux pour ne pas voir : Ne rien voir (volontairement ou non).
• Beau parler n’écorche point la langue : Il est toujours bon de parler honnêtement et civilement (Dict. Ac. fr. 1935).
• C’est un aveugle qui en conduit un autre : Il est aussi imprudent et aussi malhabile que celui qu’il dirige
• C’est un aveugle sans bâton : Il manque du nécessaire
• Cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire : Les soupirs que l’on pousse prouvent qu’on n’est pas satisfait.
• Il faut tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, de répondre, de dire quelque chose : Il faut réfléchir longuement avant de parler
• Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ou Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre : Il est impossible de convaincre celui qui est de parti pris
• Il vaut mieux laisser son enfant morveux que de lui arracher le nez : Certains remèdes sont plus graves que les maux. (Dict. XIXe et XXe s.).
• Il y a loin de la coupe aux lèvres : Il y a loin de la conception d’un but, d’un idéal à sa réalisation; il est difficile d’atteindre les plaisirs auxquels on aspire (
• Jamais grand nez ne gâta beau visage : Un défaut léger ne compromet pas la beauté de l’ensemble (Dict. Ac. fr. 1935 ; Dict. XIXe et XXe s.).
• La main droite ignore (ou ne sait pas) ce que fait la main gauche : Par allusion à l’Évangile de Saint Matthieu VI, 2-3, faire quelque chose avec discrétion.
• Les murs ont des oreilles : Il faut parler avec prudence et précaution de peur d’être écouté, épié
• Loin des yeux, loin du cœur : L’absence détruit ou affaiblit les affections. Flaubert, dans Correspondance, a réécrit ce proverbe à sa façon en disant : Loin des yeux, près du cœur.
• Mettre son pied dans le soulier d’autrui : S’approprier le bien d’autrui
• Œil pour œil, dent pour dent : Loi du talion qui punit l’offense par une peine du même ordre. Allusion au Lévitique XXIV, 17-22 : « On punira aussi de mort celui qui aura frappé de mort quelque personne que ce soit. Celui qui aura frappé une bête à mort la rendra; vie pour vie… fracture pour fracture, oeil pour oeil, dent pour dent. »
• Qui langue a, à Rome va : Quand on sait parler, on peut aller partout (Dict. Ac. fr. 1935).
• Si vous lui donnez un pied, il en prendra quatre : Allusion à la fable de La Fontaine : La Lice et sa compagne : Si vous êtes trop généreux, trop indulgent avec une personne, celle-ci abusera rapidement de votre bonté
• Une main lave l’autre : On doit se rendre des services réciproques (Dict. Ac. fr. 1835, 1878).
• Ventre affamé n’a point d’oreille : Il est impossible de discuter avec quelqu’un qui a faim
• Voir trente-six (ou trente-six mille) chandelles : Avoir un éblouissement par suite d’un choc violent, d’une vive douleur
La société
• À chacun son métier : Chacun doit faire ce qu’il a à faire (TLFi, métier).
• À chaque jour suffit sa peine : Supportons les maux d’aujoud’hui sans penser par avance à ceux que peut nous réserver l’avenir.
• À l’hôtel priser, au marché vendre : Il faut être bien fixé sur le prix de sa marchandise avant de la porter au marché.
• À l’œuvre on connaît l’ouvrier (ou l’artisan) : C’est par la valeur de l’ouvrage qu’on juge celui qui l’a fait.
• À tout seigneur, tout honneur : Il faut rendre honneur à chacun selon son rang et sa qualité.
• À trop acheter, il n’y a que revendre : Les gens qui sont atteints de la maladie d’acquérir sans cesse se laissent souvent entraîner à des dépenses exagérées qui les forcent à revendre à vil prix ce qui leur a souvent coûté très cher.
• Abondance de biens ne nuit pas : On accepte encore, par mesure de prévoyance, une chose dont on a déjà une quantité suffisante.
• Brûler la chandelle par les deux bouts : Gaspiller ses biens, sa vie, sa santé par des dépenses excessives ou un comportement désordonné (TLFi, chandelle).
• Bien mal acquis ne profite jamais : On ne peut jouir en paix du bien obtenu par des voies illégitimes.
• C’est en forgeant qu’on devient forgeron : À force de s’exercer à une chose, on y devient habile.
• C’est l’hôpital qui se moque de la charité : Ce proverbe se dit de celui qui raille la misère d’autrui, bien qu’il soit lui-même aussi misérable.
• Cent ans de chagrin ne payent pas un sou de dettes ou Le chagrin ne paye point les dettes : Se chagriner d’une dette ne sert à rien, il faut s’évertuer pour la payer (TLFi, dette).
• Charbonnier est maître chez soi (ou chez lui) : Chacun est libre d’agir chez soi comme il l’entend. (TLFi, charbonnier)
• Charité bien ordonnée commence par soi-même : Avant de songer aux autres, il faut songer à soi.
• De marchand à marchand, il n’y a que la main : Une poignée de main suffit pour conclure un marché.
• Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud : Il faut pousser activement une affaire qui est en bonne voie. Il faut réagir vite à une opportunité.
• Il faut garder une oreille pour l’accusé : Pour bien juger, c’est-à-dire d’une manière exactemente conforme aux règles de la justice, il faut non seulement entendre l’accusateur, mais accorder une égale attention à l’accusé, sans faveur pour le premier, sans prévention contre l’autre.
• Il n’est pas marchand qui toujours gagne : La perte, aussi bien que le gain, doit entrer dans les prévisions d’un commerçant.
• Il n’y a pas de sot métier : Tout métier a son utilité. Toutes les professions sont bonnes.
• Il vaut mieux aller au boulanger (ou au moulin) qu’au médecin : Il vaut mieux ne pas se restreindre sur la nourriture plutôt que d’être malade à force de privations (Dict. XIXe et XXe s.).
• L’appétit vient en mangeant : Plus on a de biens ou d’honneurs, plus on désire en acquérir (TLFi, appétit).
• L’argent n’a pas d’odeur : L’argent ne porte pas la trace d’une provenance malhonnête (TLFi, argent) ; certains ne se soucient guère de la manière dont ils gagnent de l’argent, pourvu qu’ils en gagnent.
• L’argent ne fait pas le bonheur : L’abondance d’argent rendant la vie plus confortable et offrant plus de possibilités, ne rend pas nécessairement son propriétaire heureux (Wikitionnaire).
• La fortune est aveugle : Elle distribue ses faveurs ou ses disgrâces au hasard, sans égard à la valeur des personnes (TLFi, aveugle).
• Le mieux est l’ennemi du bien : Ce que l’on croit le mieux n’existe que dans l’imagination, et nous préférons presque toujours nos espérances à la réalité.
• Le vin est tiré, il faut le boire : Il faut poursuivre une affaire dans laquelle on s’est trop engagé pour pouvoir reculer (TLFi, boire).
• Les conseilleurs ne sont pas payeurs : Ceux qui donnent des conseils qui ne les engagent pas ne partagent pas les mauvais résultats avec ceux qui les ont suivis (TLFi, conseilleur).
• Les cordonniers sont les plus mal chaussés : On néglige de faire ou d’obtenir pour soi-même ce qu’on s’emploie à faire ou à obtenir pour les autres.
• Nul bien sans peine : On n’obtient rien d’avantageux sans faire quelques efforts pour l’atteindre.
• On ne prête qu’aux riches : On ne rend des services qu’à ceux qui sont en état de les récompenser ; on attribue volontiers certains actes à ceux qui sont habitués à les faire.
• Pauvreté n’est pas vice : Pour être pauvre, on n’est pas malhonnête homme (Dict. Ac. fr.).
• Plaie d’argent n’est pas mortelle : Les problèmes financiers, matériels ne sont pas les plus graves et peuvent toujours se réparer (TLFi, argent).
• Point d’argent, point de Suisse : Sans argent on n’obtient rien (par allusion aux soldats suisses qui abandonnèrent le service de François Ier) (TLFi, argent).
• Qui épouse la veuve, épouse les dettes : Pour dire qu’un mari doit payer les dettes de la femme qu’il prend pour épouse.
• Qui ne risque rien, n’a rien : On ne peut obtenir de succès sans prendre de risque (Dict. XIXe et XXe s. – voir TLFi, gagner).
• Qui paie ses dettes, s’enrichit : En payant ses dettes, on assure ou augmente son crédit.
• Qui risque, gagne : Seule l’acceptation du risque donne des chances sérieuses de gagner (Rey-Chantr. Expr. 1979 – voir TLFi, gagner).
• Qui veut la fin, veut les moyens : Qui veut une chose, ne doit pas reculer devant les moyens qu’elle réclame.
• Se faire marchand de poissons la veille de Pâques : Agir à contretemps.
• Toute peine mérite salaire : Chacun doit être récompensé de sa peine, quelque petite qu’elle ait été.
• Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras : La possession d’un bien présent, quelque modique qu’il soit, vaut mieux que l’espérance d’un plus grand bien à venir, qui est incertain.
Dieu et la religion
• À la Sainte-Luce, les jours croissent du saut d’une puce : Les jours commencent à croître un peu à la Sainte-Luce (autrefois 13 décembre, aujourd’hui 23 décembre).
• À tout seigneur, tout honneur : Il faut rendre honneur à chacun selon son rang et sa qualité.
• Aide-toi, Dieu t’aidera : La Providence n’accorde son appui qu’à ceux qui savent s’en rendre dignes par leurs efforts et par leur bonne volonté.
• Ce n’est pas tous les jours fête : Il n’arrive pas quelque chose d’heureux tous les jours, les choses ne sont pas tous les jours faciles. (Dict. XIXe et XXe s.).
• Ce que femme veut, Dieu le veut : Les femmes en viennent toujours à leurs fins.
• Chacun pour soi et Dieu pour tous : Laissons à Dieu le soin de s’occuper des autres.
• Comme on connaît ses saints, on les honore : On agit avec chacun selon le caractère et les mérites qu’il a.
• Déshabiller (Saint) Paul pour habiller (Saint) Paul : S’acquitter d’une dette en en contractant une autre ; se tirer d’une difficulté en s’en créant une autre.
• Dieu donne le froid selon le drap : Dieu proportionne les peines ou les malheurs qu’il nous envoie aux moyens que nous avons pour y résister (Larousse XIXe s.).
• Il faut rendre à César ce qui est (ou appartient) à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu : Rétrocéder à quelqu’un. Il faut rendre à chacun ce qui lui est dû.
• Il vaut mieux avoir affaire à Dieu qu’à ses saints : Il vaut mieux s’adresser au maître plutôt qu’aux subalternes.
• Il vaut mieux tuer le diable que le diable vous tue : Dans le cas de défense personnelle, il vaut mieux tuer son ennemi, que de s’en laisser tuer (Dict. Ac. fr. 1835, 1878).
• Il y a un Dieu pour les ivrognes : Les hommes ivres semblent souvent échapper miraculeusement à toutes sortes d’accidents, comme s’ils étaient particulièrement protégés par la Providence (TLFi, dieu).
• L’enfer est pavé de bonnes intentions : On peut faire le mal sans en avoir l’intention).
• L’habit ne fait pas le moine : Ce n’est pas sur l’extérieur qu’il faut juger les gens.
• L’homme propose, Dieu dispose : Les desseins des hommes ne réussissent qu’autant qu’il plaît à Dieu ; souvent nos entreprises tournent d’une manière opposée à nos vœux et à nos espérances (Dict. Ac. fr., 1935).
• La fête passée, adieu le saint : On oublie facilement ce qui nous a procuré quelque plaisir, quelque avantage (Dict. Ac. fr., 1935).
• Là où Dieu veut, il pleut : Rien ne se fait que par la volonté de Dieu (Larousse XIXe s.)
• La voix du peuple est la voix de Dieu : Le sentiment général recèle généralement un fond de vérité (Dict. Ac. fr., 1935).
• Le diable était beau quand il était jeune : La jeunesse a toujours quelque chose d’agréable même dans les personnes les plus laides (Dict. Ac. fr. 1835, 1878).
• Le diable n’est pas toujours à la porte d’un pauvre homme : Une personne malheureuse ne reste pas continuellement dans l’adversité.
• Le moine répond comme l’abbé chante : Les inférieurs suivent en général l’exemple de leurs supérieurs et ne manquent pas de s’autoriser de cet exemple pour justifier leurs actions, quelles qu’elles soient.
• Nul n’est prophète en son pays : On a ordinairement moins de succès dans son pays qu’ailleurs (Dict. Ac. fr., 1935) ; personne n’est appréciée à sa vraie valeur là où elle vit habituellement.
• Ne plus savoir à quel saint se vouer : Ne plus savoir comment se tirer d’affaire.
• Péché avoué est à demi (ou à moitié) pardonné : L’aveu d’une faute pousse à l’indulgence. Le mal est moindre lorsqu’on tâche d’éviter le scandale.
• Pour un moine, on ne laisse pas de faire un abbé ou pour un moine, l’abbaye ne faut pas / ne se perd : L’absence d’une personne ne doit pas empêcher de faire ce qui est nécessaire (Dict. XIXe et XXe s).
• Quand le diable est vieux, il se fait ermite : Un vieux pécheur se convertit alors que l’âge lui interdit les plaisirs (Littré).
• Qui donne aux pauvres (ou à l’Église), prête à Dieu : Celui qui fait la charité en sera récompensé dans la vie future.
• Qui s’abaisse, Dieu le rehausse : L’homme modeste est agréable aux yeux de Dieu et se rend digne de ses faveurs.
• Une bonne action ne reste jamais sans récompense : Si elle n’est pas toujours appréciée par les hommes et récompensée dans ce monde, Dieu nous en tiendra certainement compte quelque jour.
Le temps, les fêtes et les mœurs
• À la mi-mai, queue d’hiver (vieilli) : Le froid se fait souvent sentir au mois de mai (Littré, Guérin 1892, Quillet 1965).
• Attendre que les alouettes tombent toutes rôties (dans le bec) : Se dit d’un paresseux qui voudrait tout obtenir sans effort
• Autres temps, autres mœurs : Les mœurs changent d’une époque à l’autre.
• Ce n’est pas tous les jours fête : Il n’arrive pas quelque chose d’heureux tous les jours, les choses ne sont pas tous les jours faciles. (Dict. XIXe et XXe s. - voir
• Chacun voit midi à sa porte : Par référence à la manière ancienne de diviser les heures
• Chercher midi à quatorze heures : Chercher des difficultés là où il n’y en a pas, compliquer les choses à plaisir
• Demain il fera jour : Il ne faut rien brusquer pour comprendre et entreprendre; il faut (savoir) attendre; il y a lieu d’espérer en l’avenir
• En tout pays, il y a une lieue de méchant / mauvais chemin : [...] il n’y a point d’affaires où l’on ne trouve des difficultés (Littré).
• Il n’y a pas de bonne fête sans lendemain : Une bonne fête doit se continuer le jour suivant (Dict. Ac. fr.).
• Il faut attendre le boiteux (vieilli) : Pour être assuré de la vérité d’une nouvelle, il faut en attendre la confirmation (Dict. Ac. fr. 1798).
• Il faut que jeunesse se passe : S’emploie pour excuser de façon ironique ou condescendante les écarts de conduite d’une personne jeune
• Il ne faut pas remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour même : Il faut se débarrasser le plus vite possible des tâches qu’on doit accomplir.
• La nuit, tous les chats sont gris : De nuit, les choses et les êtres se distinguent difficilement
• Le soleil se couche/se lève bien ou mal : Les conditions dans lesquelles le soleil se couche/se lève annoncent un bon ou un mauvais temps.
• Le temps, c’est de l’argent : Traduction de l’adage anglais « Time is money », le temps bien employé est un profit.
• Lorsque le pain se ramollit, la pluie va venir : L’humidité ramollit le pain.
• Mieux vaut tard que jamais : Il vaut mieux, en certains cas, agir tard que ne pas agir du tout.
• Noël au balcon, Pâques au tison : Si le temps est doux à Noël, il fera froid à Pâques (Dict. XXe s.l).
• Paris n’a pas été bâti en un jour ou Paris ne s’est pas fait en un seul jour : Les grandes réalisations demandent temps et patience
• Qui trop se hâte, reste en chemin : Il faut ménager ses forces, si l’on veut arriver à un but (Nouveau Larousse illustré).
• Rouge au soir, blanc au matin, c’est la journée du pèlerin : Présage de beau temps.
• Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait : Les jeunes manquent d’expérience, les vieillards manquent de force.
• Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera : Après la joie, vient la peine (par allusion à Racine dans Les Plaideurs)
• Tout vient à point à qui sait attendre : Avec du temps et de la patience, on réussit, on obtient ce que l’on désire.
La nature
• À chemin battu, il ne croît point d’herbe : Il n’y a aucun profit à espérer d’un commerce, d’une industrie dont beaucoup de gens se mêlent (Nouveau Larousse illustré).
• Après la pluie, le beau temps : les satisfactions, la gaieté finissent par remplacer les désagréments, la tristesse.
• Autant en emporte le vent : Ce proverbe se dit en parlant de promesses, des paroles, des menances auxquelles on n’ajoute pas foi, ou qui ne sont pas réalisées.
• C’est la plus belle rose de son chapeau : C’est l’avantage le plus important.
• En avril, n’ôte pas un fil ; en mai, fais ce qu’il te plaît : on ne doit pas mettre des vêtements légers en avril ; on le peut en mai.
• Entre l’arbre et l’écorce, il ne faut pas mettre le doigt : Il ne faut pas juger de l’arbre par l’écorce ; il ne faut pas juger sur les apparences.
• Faute de grives, on mange des merles : À défaut de mieux, il faut savoir se contenter de ce que l’on a.
• Il n’est pire eau que l’eau qui dort : Ce sont souvent les personnes d’apparence inoffensive dont il faut le plus se méfier.
• Il n’est point de (si belle) rose qui ne devienne gratte-cul : Il n’est si belle femme qui ne devienne laide en vieillissant.
• Il n’y a pas de fumée sans feu : Toute rumeur repose sur un fond de vérité.
• Il n’y a pas de feu sans fumée : Il n’y a pas de cause sans effet et une passion vive ou un secret se trahit toujours par quelque indice.
• Il n’y a pas de montagnes sans vallées : Il faut considérer les choses sous leurs différents aspects (d’après Rey-Chantr. Expr. 1979).
• Il n’y a pas de roses sans épines : Il n’y a point de plaisir sans quelque mélange d’ennui, de chagrin.
• Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas : Le hasard peut provoquer des rencontres inattendues.
• Il ne faut pas dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau : Nul ne peut assurer qu’il n’aura jamais recours à telle personne, ou telle chose.
• L’eau va (toujours) à la rivière : C’est aux plus favorisés qu’arrive toujours un surcroît de fortune, de chance).
• La pluie du matin n’arrête (ou n’effraie) pas le pélerin : Une difficulté initiale ne décourage pas l’homme d’entreprise (Rey-Chantr. Expr. 1979).
• La pluie du matin réjouit : La pluie du matin est souvent la promesse d’une belle journée.
• Le chardon gagne à fréquenter la rose : Un caractère désagréable s’améliore au contact d’une personne aimable.
• Le diable bat sa femme et marie sa fille : Se dit quand il pleut et qu’il fait soleil en même temps.
• Le soleil luit (ou brille) pour tout le monde : Il est des avantages dont chacun a le droit de jouir (Dict. Ac. fr.). Chacun a droit aux choses que la nature a départies à tous.
• Les arbres cachent la forêt : L’attention portée aux détails empêche de saisir l’ensemble.
• Les jours se suivent et ne ne ressemblent pas : Les circonstances varient avec le temps.
• Les petits ruisseaux font les grandes rivières : Une accumulation de petites choses peuvent constituer à la longue un ensemble important. Plusieurs petites sommes réunies en font une grande.
• Méchante, mauvaise herbe pousse toujours : Par référence à la croissance rapide et facile ou à la résistance de la mauvaise herbe, en parlant d’un enfant qui grandit vite ou d’une personne douée d’une grande robustesse.
• N’avoir ni vent, ni nouvelle : Ne rien savoir.
• Ne laissez pas croître l’herbe sur le chemin de l’amitié : Il ne faut pas laisser l’amitié sans l’entretenir et la cultiver.
• On reconnaît l’arbre à ses fruits : On connaît les personnes à leurs œuvres et les choses à leurs résultats (Dict. Ac. fr., 1932).
• Petite pluie abat grand vent : Peu de chose suffit quelquefois pour calmer une grande querelle.
• Pierre qui roule n’amasse pas mousse : On ne s’enrichit pas en changeant souvent d’état, de pays.
• Pluie du matin n’arrête / n’effraie pas le pèlerin : Une difficulté initiale ne décourage pas l’homme d’entreprise (Rey-Chantr. Expr. 1979).
• Quand on sème des épines, on ne va pas sans sabots : Quand on provoque le malheur des autres, on doit se méfier à son tour.
• Qui sème le vent, récolte la tempête : Celui qui emploie des méthodes inadmissibles et produit des désordres, ne doit pas s’étonner d’en souffrir lui-même.
• Tant va à la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse (ou qu’enfin elle se brise) : À force de s’exposer au danger ou de vouloir trop faire, on risque d’être victime ou de se lasser).
• Tous les goûts sont dans la nature : Se dit à propos d’une personne qui a des goûts singulière.
• Une goutte d’eau suffit pour faire déborder un vase plein ou c’est la goutte (d’eau) qui fait déborder le vase : Un dernier fait ajouté à une longue série finit par lasser la patience.
Les animaux
• À bon chat, bon rat : se dit quand celui qui attaque trouve un antagoniste capable de lui résister.
• À brebis tondue, Dieu mesure le vent : Les épreuves qui nous sont imposées sont proportionnées à nos forces.
• À chaque oiseau son nid est beau : Chacun trouve beau ce qui lui appartient (Ac. 1935).
• Appeler un chat un chat : Dire les choses de manière franche. Il s’agit d’une allusion littéraire à Nicolas Boileau qui a dit dans ses Satires :J’appelle un chat un chat et Rolet un fripon (Satires, I, 52).
• Avoir un chat dans la gorge : Être enroué, ne plus pouvoir parler ou chanter.
• Bon chien chasse de race : les enfants héritent des qualités ou des défauts de leurs parents.
• Brebis comptées, le loup les mange : On n’est jamais à l’abri d’un accident, malgré les précautions prises (TLFi, brebis).
• C’est la montagne qui accouche d’une souris : Les résultats d’un projet ambitieux sont dérisoires (image popularisée au XVIIe s. par La Fontaine dans Fable LV, X : La Montagne qui accouche).
• C’est le nid d’une souris dans l’oreille d’un chat : C’est une chose impossible (Dict. XIXe et XXe s.).
• Chat échaudé craint l’eau froide : toute expérience malheureuse doit servir de leçon de prudence.
• Chien en vie vaut mieux que lion mort (cf. Ecclésiaste IX, 4) : La vie est le premier des biens.
• Chien hargneux a toujours l’oreille déchirée : Un querelleur s’attire toujours des ennuis.
• Donner un œuf pour avoir un bœuf : Rendre un petit service de façon à en obtenir un plus grand.
• Il a battu les buissons et un autre a pris les oiseaux : Il s’est donné de la peine et un autre en a bénéficié.
• Il n’est de chasse que de vieux chiens : L’expérience acquise au cours des années ne se remplace pas.
• Il ne faut point d’ailes à la mouche qui vole : L’action prouve la puissance de celui qui agit, de même que chez la mouche, son vol prouve qu’elle possède tout ce qu’il faut pour exécuter ce mouvement.
• Il ne faut point se moquer des chiens qu’on ne soit sorti du village : Il faut se mettre à l’abri du danger avant de s’en moquer.
• Il vaut autant être mordu d’un chien que d’une chienne : Il n’y a pas à choisir entre deux solutions également mauvaises.
• Jamais à bon chien il ne vient bon os : Le succès ne récompense pas toujours celui qui le mérite.
• L’homme est un loup pour l’homme : L’homme est impitoyable pour son semblable.
• La faim chasse le loup hors du bois, fait sortir le loup du bois : La faim, la nécessité amène à faire ce qui est contraire à son tempérament, à ses goûts, à sa volonté).
• La nuit, tous les chats sont gris : L’obscurité efface toutes les différences entre les personnes ou entre les choses.
• La poule ne doit pas chanter devant le coq : Le mari doit rester le maître du ménage (Dict. XIXe et XXe s.).
• Le loup mourra dans sa peau : L’homme mauvais ne peut pas s’amender.
• Le papillon se brûle à la chandelle ou se brûler à la chandelle : Se laisser abuser par des apparences trompeuses (cf. Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830, p.
393).
• Les chiens aboient, la caravane passe : La malveillance d’autrui ne constitue pas un obstacle qui pourrait faire dévier d’un chemin dont on est sûr.
• Les gros poissons mangent les petits: Les puissants oppriment les faibles (Ac. 1798-1935).
• Les loups ne se mangent pas entre eux : Les scélérats ne s’attaquent pas mutuellement. Autrement dit, les méchants ne cherchent pas à se nuire.
• Les poules pondent avec le bec : Les poules pondent plus si elles sont bien nourries (Dict. XIXe et XXe s.).
• Mettre la charrue devant (ou avant) les bœufs : Ne pas faire les choses dans l’ordre ; commencer par où l’on devrait finir.
• N’éveillez pas le chat qui dort : Ne réveillez pas une histoire ancienne qui pourrait vous nuire.
• On ne saurait faire boire un âne s’il n’a pas soif : On ne peut forcer une personne entêtée à faire ce qu’elle n’a pas envie de faire).
• Pendant que le chien pisse, le loup s’en va : La moindre hésitation fait perdre une bonne occasion.
• Petit poisson deviendra grand (par allusion littéraire à La Fontaine, Fables, V, 3) : Telle ou telle chose, tel ou tel individu connaîtra son plein développement, prendra de l’importance.
• Quand le chat n’est pas là, les souris dansent : Quand l’autorité supérieure est absente, les subalternes en profitent. En d’autres termes, quand maîtres ou chefs sont absents, écoliers ou subordonnés mettent à profit leur liberté.
• Quand on parle du loup, on en voit la queue : Quand on parle d’une personne redoutable (ou, par extension, d’une personne quelconque), elle apparaît.
• Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage (ou la gale) ou qui veut noyer son chien l’accuse de la rage : On trouve toujours un prétexte quand on est décidé à se débarrasser de quelqu’un ou de quelque chose.
• Qui m’aime, aime mon chien : Quand on aime quelqu’un, on aime tout ce qui lui appartient.
• Qui se fait brebis, le loup le mange : Les gens qui ont trop de bonté sont victimes des méchants.
• Qui vole un œuf, vole un bœuf : Être peu à peu entraîné sur le chemin du vol. En d’autres termes, qui commet un crime minime, se montre par là capable d’en commettre un plus considérable. À ce propos, Jules Renard a dit dans Poil de Carotte (1894) : « On commence par voler un œuf. Ensuite on vole un bœuf. Et puis on assassine sa mère. »
• Si le ciel tombait, il y aurait bien des alouettes prises : S’emploie comme réplique à une supposition absurde.
• Un bon renard ne mange jamais les poules de son voisin : Un homme habile ne commet pas un méfait dans un endroit où il est connu (Dict. XIXe et XXe s.).
• Un cochon n’y retrouverait pas ses petits : Pour parler d’un endroit où règne un désordre extrême.
• Une hirondelle ne fait pas le printemps : Un seul exemple ne permet de tirer aucune conclusion générale.
• Vendre la peau de l’ours (avant de l’avoir tué) : Disposer de quelque chose que l’on ne possède pas encore; p.ext. spéculer sur la réalisation de quelque chose que l’on désire.