Exlusion et pauvreté
Depuis 1973-1974 l'exclusion est un thème qui revient fréquemment dans les débats politiques. On parle de « fracture sociale » c.à.d. société dualiste, inégalitaire où coexistent personnes exclues et personnes socialement intégrées. Politique sociale est devenue une priorité.
Définitions :
L'exclusion : C'est la marginalisation, le rejet, la mise à l'écart d'un certain nombre de personnes par la collectivité. Différentes formes d'exclusion concomitantes (9): exclusion professionnelle (chômage), exclusion économique (alimentation, habillement, loisirs...), exclusion du système de protection sociale (accès aux soins), exclusion du logement (logement indécent), exclusion de la communauté (perte du rôle social par la détention ou la retraite), exclusion familiale (célibat, divorce donc solitude), exclusion culturelle ( échec scolaire, illettrisme), exclusion géographique (rejet de certaines populations en périphéries, banlieues), exclusion ethnique (étrangers avec refus d'intégration et racisme de la part des autres).
La pauvreté : 1/Le quart-monde : correspond à l'état de pauvreté absolue. C'est ne pas disposer du minimum vital c.à.d. ne pas avoir ressources nécessaires pour subvenir à ses besoins vitaux. 2/ Etat de pauvreté relative : C'est avoir moins que les autres c.à.d. des ressources inférieures à 50% du revenu médian ce qui se traduit par des difficultés d'accès aux droits fondamentaux : alimentation, soins, logement. (645€ en France) 3/ L'état de précarité : C'est être plus exposé que d'autres à la pauvreté qui constitue une menace immédiate du fait de l'absence de sécurité.
Statistiques :
_ 3,7 millions de personnes vivent sous le seuil de la pauvreté soit 6,3% de la population
_ 1 266 000 bénéficiaires du RMI
_ 3,3 millions d'allocataires bénéficient d'un des 9 minima sociaux
_ 2,6 millions de personnes ont recours aux circuits de distribution alimentaire
_ 86 000 sans-abri dont 16 000 enfants
_ 3 millions de personnes illettrés
_ 5 à 6 millions de personnes exclues du circuit bancaire
_ 30% des SDF ont un emploi
Problèmes :
_ Personnes mal logées ou sans-abri : Familles souvent nombreuses originaires d'Afrique noire en situation irrégulière ou en attente de régularisation s'entassent dans logements insalubres et délabrés. SDF nombreux et leur nombre augmente avec demandeurs d'asile, malades psychiatriques que l'hôpital peine à accueillir. Ce mal logement est lourd de conséquences.
_ Illettrés : 3 millions de personnes illettrés du fait d'une sortir précoce du système scolaire.
_ Particuliers surendettés et/ou exclus bancaires : Personnes surendettées se multiplient surtout personnes à faible revenus, victimes d'un « accident de la vie » et qui ont dû emprunter pour boucler leurs fins de mois.
_ Inégalités de santé et d'accès aux soins : Catégories sociales défavorisées ont l'espérance de vie la plus courte et taux de mortalité prématurée et infantile les plus élevés. Les personnes en situation de pauvreté en raison de leurs conditions de vie présentent plus souvent certaines pathologies (maladies psys, maladies organiques comme obésité, problèmes aux dents...) Inégalités d'accès aux soins ont été accentuées par la réforme de l'assurance maladie pénalisant ceux qui n'ont pas de complémentaire santé et la réforme de l'aide médicale de l'Etat obligeant les sous papiers à justifier d'un titre de séjour de 3 mois en France.
_ Persistance de la pauvreté :
• Constats : Ré-augmentation de la pauvreté : Sur un long terme, le taux de pauvreté a fortement diminué (15 ,3% à 6,3%) mais depuis 2002 l'ONPES (observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale) note une ré-augmentation du nombre de pauvres. Transformation de la pauvreté : la pauvreté frappe inégalement surtout personnes seules, familles monoparentales, les moins de 25 ans, les femmes et retraités de plus de 50 ans. Nouvelles formes d'inégalités : inégalités d'exposition à des conditions d'emplois fragiles.
• Causes : Mauvaise conjoncture économique d'où une progression du chômage et des emplois précaires, la crise du logement car loyer représente part de plus en plus importante du budget des ménages et que le fait de travailler n'assure pas l'accès à un logement, réforme de l'assurance chômage de 2004 qui a durci conditions d'accès au chômage et réduit durée d'indemnisation des moins de 50 ans, augmentation du surendettement, divorces de plus en plus fréquents d'où accroissement familles monoparentales.
• Conséquences : On assiste au développement de la mendicité, délinquance, prostitution, travail non déclaré, violence comme manifestation de la révolte, de comportements de fuite dans l'alcoolisme et la toxicomanie, des placements d'enfants pour raisons financières ou perte de logement, des opinions de plus en plus sévères à l'égard des pauvres (54% des Français estiment que la pauvreté est due à la paresse. De plus, les conseils généraux ont du mal à assurer le poids croissant des RMI et de l'aide sociale. L'Etat celui de la CMU.
Remèdes : Politique d'action sociale (8)
Acteurs : (5) Le ministère de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale définit la politique sociale. Les collectivités locales interviennent également par les services départementaux de l'action sociale, et les CCAS (centres communaux d'action sociale). Les caisses d'allocation familiales distribuent des aides aux plus démunis. Tissu associatif joue un rôle important avec associations caritatives reconnues d'utilité publique et subventionnées par l'Etat (Armée du salut, secours catholique, Croix-Rouge) et associations intermédiaires mettant en contact des personnes exclues du marché du travail avec des employeurs ou des particuliers demandeurs de services.
Législation : Loi de lutte contre les exclusions de 1998, loi de programmation pour la cohésion sociale et dispositifs 2000-2003 et 2003-2005 ont 3 buts principaux : garantir l'accès au droits fondamentaux, prévenir et mieux agir contre les exclusions, répondre à l'urgence sociale.
Aide au surendettement : Les particuliers surendettés peuvent déposer un dossier devant la commission de surendettement de leur département qui statue sur leur cas. Pub pour les crédits gratuits est interdite hors du lieu de vente. Un consommateur peut interrompre un crédit revolving. Fonds de cohésion sociale a été crée par l'Etat afin de faciliter l'accès aux services bancaires et au crédit des plus démunis.
L'aide à l'accès aux soins : CMU permet aux plus pauvres de bénéficier de la sécurité sociale et/ou d'une assurance maladie complémentaire. Aide médicale de l'Etat pour les étrangers en situation irrégulière.
Lutte contre l'échec scolaire et l'illettrisme
Aide au logement : elle constitue un volet important de la loi de programmation pour la cohésion sociale (2004) avec mesures relatives au parc social (relance de la construction de logements locatifs sociaux, poursuite des opérations de réhabilitation, meilleure application de la loi sur la mixité sociale), incitation à la mise sur le marché de logements vacants et à la location à des personnes à revenus modestes, éradication de l'habitat insalubre, un récent projet de loi à instituer un « droit au logement opposable » créant de nouveaux moyens de recours pour ceux qui n'arrivent pas à trouver un logement décent.
Accès à un revenu minimum : 3 ,3 millions d'allocataires bénéficient d'un des 9 minima sociaux pour permettre aux plus démunis de faire face à leurs besoins élémentaires.
• RMI ( revenu minimal d'insertion) créé en 1988 est versée à toute personne âgée de 25 ans, résidant en France, disposant de ressources inférieures à son montant et ayant signé un contrat d'insertion définissant un projet d'insertion . Les bénéficiaires du RMI ont également droit à la gratuité des soins (CMU), à l'allocation de logement social et à l'exonération de la taxe d'habitation. Ce sont les départements qui financent cette allocation. Les problèmes majeurs sont le fait que les moins de 25 ans sans enfant soient mis à l'écart, la hausse du nombre de bénéficiaires se poursuit et les résultats en matière d'insertion sont décevants.
• Autres minima sociaux : pour les plus âgées minimum vieillesses, allocation veuvage, pour les chômeurs l'ASS (allocation solidarité spécifique) et l'AI (allocation d'insertion), pour les personnes seules l'API (allocation parent isolé) et pour les handicapés l'AHH (allocation aux adultes handicapés).
• Incitations au retour à l'emploi avec des dispositifs qui visent à faire qu'il soit plus intéressant financièrement de travailler que de vivre d'un revenu d'assistance.
_ Dispositif d'urgence sociale : (4) qui a pour objectif d'apporter une aide rapide aux personnes en très grandes difficultés (SDF en particulier)
• Samu social créé pour secourir la nuit les sans-logis en situation de détresse en leur apportant une aide ponctuelle.
• L'hébergement d'urgence : 115 service « accueil sans-abri », les CHHRS (centre d'hébergement et de réinsertion sociale, lieux d'accueil de jour et maisons-relais.
• L'accès aux soins d'urgence avec présence de permanences d'accès aux soins dans les hôpitaux et centres de soins gérés par des associations humanitaires.
• L'aide alimentaire avec colis et bons d'alimentation des CCAS (caisse centrale d'activité sociale), repas servis par des associations, secours catholique...